Vidéoprotection
Surveillance accrue

Morgane Poulet
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Après l’incendie commis dans la nuit du 18 au 19 février 2021, l’Earl Jany, à Saint-Marcellin, a fait le choix de mettre en place un système de vidéosurveillance dans son exploitation.

Surveillance accrue
Les élus du Département ont visité l'exploitation Jany, à Saint-Marcellin, guidés par Jules Jany, à droite.

Dans la nuit du 18 au 19 février 2021, l’Earl Jany, situé à Saint-Marcellin, a été incendié. D’origine criminel, le feu avait ravagé 3 700 mètres carré de bâtiment, dont un corps de ferme vieux de 400 ans, d’anciens poulaillers et des dépendances.
Depuis, des travaux de reconstruction ont débuté mais n’ont pas encore été terminés. Les nuciculteurs ont aussi fait le choix d’installer un système de vidéoprotection pour surveiller plus facilement leurs noyeraies et leurs bâtiments.
Le 11 octobre, Jean-Pierre Barbier, président du Département, Imen de Smedt et Bernard Perazio, conseillers départementaux du canton de Saint-Marcellin, ont visité l’exploitation Jany pour faire un bilan de l’aide apportée par le Département en matière de vidéosurveillance.
 
Soulagement
 
« Pendant un an, il ne s’est presque rien passé en ce qui concerne les bâtiments car l’assurance a été très lente », explique Jules Jany, le fils de Florence et de Marc Jany. A partir de fin août 2021, les bâtiments ont pu être désamiantés et le premier coup de pelle visant à reconstruire ce qui avait été détruit a été donné un an après l’incendie.
Et pour retrouver une part de soulagement, l’Earl Jany a fait le choix d’installer entre dix et quinze caméras à dans son exploitation, dont plusieurs à l’intérieur des bâtiments, avec une alarme. « Les agriculteurs du secteur équipés en caméras de protection étaient beaucoup moins stressés au moment de l’incendie car ils pouvaient surveiller leur exploitation à distance, ils avaient moins peur d'être à leur tour vandalisés car ils pouvaient surveiller leur exploitation plus facilement. Il est même possible d’installer une application pour voir les vidéos depuis son téléphone », précise Marc Jany.
Car les caméras permettent non seulement d’identifier les plaques d’immatriculation des véhicules et les visages, mais elles sont aussi et surtout dissuasives. Même si, pour Jean-Pierre Barbier, président du Département de l’Isère en visite dans l’exploitation pour constater sa reprise d’activité en pleine période de récolte, il est malheureux d’en arriver là. « Le vandalisme pose une véritable question de société », note-t-il.
 
Dispositif départemental
 
Et pour cause, en deux ans, 49 exploitations ont décidé d’installer des caméras de surveillance et ont été aidées par le Département à hauteur de 120 000 euros. Dans le cas de l’exploitation Jany, 3 200 euros ont été votés à la Commission permanente du 30 septembre 2022 pour l’installation de six caméras.
Depuis le 1er avril 2021, un règlement d’intervention a en effet été voté pour aider les agriculteurs à s’équiper en matériel de vidéoprotection. L’équipement peut être subventionnable à 80 % pour une dépense maximale de 4 000 euros par exploitation, dans la limite du plafond de minimis agricole autorisé. L’exploitation peut être bénéficiaire seulement une fois par an.
Une aide exceptionnelle de 15 000 euros est également accessible aux agriculteurs victimes d’actes de malveillance.

Morgane Poulet

Comment bénéficier de l'aide

L’agriculteur souhaitant bénéficier d’une subvention pour installer du matériel de vidéoprotection doit déposer une demande de subvention auprès du service agriculture et forêt du Département accompagnée de pièces justificatives, comme des factures certifiées acquittées postérieures au 2 avril 2021. Le système de vidéoprotection doit être utilisé pour sécuriser les bâtiments et pour surveiller le cheptel, le matériel et les stocks de fourrage.
Le Département délivre toujours un accusé de réception.
Ce dernier ainsi que la Direction départementale des territoires (DDT) vérifient ensuite que le plafond de minimis agricole a bien été respecté.
Après un vote, un versement peut être versé par le Département.
Il faut savoir que les frais de maintenance du matériel de vidéoprotection ne sont pas pris en compte dans le calcul de l’aide.