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La croissance démographique ralentit en Auvergne-Rhône-Alpes

Comme chaque année, l’Insee a dévoilé en octobre son dernier bilan démographique régional pour l’année 2020. La région Auvergne-Rhône-Alpes apparaît comme parmi les plus dynamiques, même si sa croissance démographique ralentit.

La croissance démographique ralentit en Auvergne-Rhône-Alpes
Au 1er janvier 2021 d’après les dernières données de l’Insee, la population d’Auvergne-Rhône-Alpes était estimée à 8,1 millions d’habitants. ©Pixabay

Au 1er janvier 2021 d’après les dernières données de l’Insee, la population d’Auvergne-Rhône-Alpes était estimée à 8,1 millions d’habitants. Cela représente au total 12,4 % de la population métropolitaine. Un chiffre qui place notre région au deuxième rang hexagonal derrière l’Île-de-France, 12 millions d’habitants, mais devant la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie et les Hauts-de-France, 6 millions d’habitants chacune. L’Insee estime par ailleurs que la croissance démographique d’Auvergne-Rhône-Alpes depuis 1975 s’élève à 32 %, soit 8 % de plus que la moyenne en France métropolitaine.

Des disparités entre les départements

Depuis 1975 et encore à ce jour, deux départements perdent des habitants en Auvergne-Rhône-Alpes : l’Allier (– 13 % sur la période) et le Cantal (– 14 %) qui ont subi un exode massif de leurs jeunes. Pour les autres territoires, les augmentations sont là mais elles se révèlent inégales. Les progressions sont fulgurantes en Haute-Savoie (+ 88 %) et dans l’Ain (+ 76 %), deux départements portés notamment par l’ouverture du travail transfrontalier avec la Suisse. Celle de la Loire en revanche se révèle bien plus modeste, de l’ordre de 3 %, le département ayant souffert de la désindustrialisation. D’une manière générale, d’après le dernier rapport de l’Insee, tous les départements de la région ont vu leur rythme de croissance diminuer depuis 2013, même si les moteurs de leur évolution démographique diffèrent. Dans l’Allier, le solde des migrations est nul mais l’excédent des décès sur les naissances entraîne une diminution de la population. Dans le Cantal, il s’installe plus de personnes qu’il n’en part mais ce solde positif des migrations ne suffit pas à compenser un solde naturel négatif. De leur côté, le Rhône, l’Isère et la Loire gagnent surtout des habitants grâce à l’excédent des naissances sur les décès et moins grâce aux migrations. La Haute-Savoie bénéficie quant à elle de soldes naturel et migratoire très élevés qui lui permettent une forte croissance démographique.

L’influence de la crise sanitaire

En 2020 en Auvergne-Rhône-Alpes, 2 800 naissances en moins ont été comptabilisées par rapport à 2019, soit une baisse de 3 %. La baisse s’est principalement fait sentir fin 2020-début 2021, soit neuf mois après l’aggravation de la crise sanitaire et le renforcement des mesures de restriction. La diminution du nombre de naissances en 2020 a concerné tous les départements de la région, excepté le Cantal (+ 1,3 %). Les chutes les plus importantes se sont situées en Ardèche (– 7,5 %), dans l’Allier (– 6,5 %) et la Drôme (– 5,2 %). Autre impact de la crise sanitaire, cette fois sur l’espérance de vie. Fait rare, cette dernière a diminué l’an dernier en Auvergne-Rhône-Alpes de 1,3 an pour les hommes et de 1 an pour les femmes par rapport à 2019. Une baisse qui s’est manifestée principalement en Savoie et Haute-Savoie, dans le Cantal et la Drôme. Au total en 2020, 80 400 personnes sont décédées en région Auvergne-Rhône-Alpes contre 68 400 en moyenne entre 2015 et 2019 (+ 17,54 %). Un chiffre que l’Insee met également en corrélation avec le vieillissement de la population en France et dans notre région. En 2018, 20 % de la population régionale était âgée de 65 ans ou plus.

Pierre Garcia