Démarrage récolte de pommes
« Elles vont manquer de potentiel »

La récolte de pommes va débuter d’ici à la fin du mois d’août. L’occasion pour les producteurs d’indiquer leurs perspectives pour cette année frappée par le gel. 

« Nous allons avoir près que 50% de pertes à cause des épisodes de gel d’avril dernier », admet Guillaume Thevenas, producteur à Saint-Maurice-l’Exil. Les exploitations ne se ressemblent pas, mais les estimations de pertes, elles oui. Au Gaec du Verger des îles, Patricia Brunet-Manquat prévoit « 50% de pertes en pommes et presque 55% en poires ». Leur récolte sera donc faite en « trois semaines, avec des journées sans activité suivant les variétés ».
À l’organisation de produteurs, Alpes Coccinelle à Ville-sous-Anjou, les bilans sont similaires. Producteur de plusieurs variétés, « le gel n’est pas le même, explique Serge Figuet, gérant. Il dépend aussi si les fruits étaient abrités ou pas ». Sur leurs 130 hectares, Serge Figuet évalue une perte de 40%. « Mais la variété Juliette a beaucoup souffert, c’est probable que l’on n’en ait pas », accentue le gérant. 
 
La qualité en jeu
 
Guillaume Thevenas précise que « la qualité ne sera pas très bonne. Il manque des pépins aux pommes à la suite du gel. Elles n’en ont plus que deux, trois, quatre. Ce qui signifie que le fruit n’aura pas un très bon potentiel de conservation ».
La question du calibre vient s’ajouter à la qualité. Pour Serge Figuet, « un petit calibre est bien moins valorisé », mais pour Guillaume Thevenas, « avec la météo de ces derniers temps favorables, le calibre devrait être pas trop mal et devrait permettre de gagner un peu en tonnage ».
Si de nombreux producteurs se retrouvent avec des calibres modestes, « le marché va rapidement être surchargé et donc les prix seront moins attractifs », conclut Serge Figuet.
 
La main-d’œuvre, une question sans fin
 
« Le personnel saisonnier devient un problème de plus en plus récurrent. Les étrangers ne viennent pas uniquement pour un mois. C’est trop court pour eux, nous devons, maintenant, chercher ailleurs », admet Guillaume Thevenas. Du fait, du gel d’avril, les besoins dans les exploitations en main-d’œuvre sont minimes. Au Gaec du Verger des îles, Patricia Brunet-Manquat et son mari n’ont « pris personne pour les pommes ». La main-d’œuvre devient difficile à trouver et pour cause. Suite à la crise de la Covid-19, de nombreux étrangers présents en temps normal n’ont pas pu se rendre sur place pour prêter main forte. 
 
Léna Peguet