Covid 19
L'épidémie de Covid en plateau instable

L’épidémie de Covid est toujours dans une phase incertaine. Il n’y a pas une franche amélioration de la situation. La vaccination commence à monter en puissance. 

L'épidémie de Covid en plateau instable
Madame · Pr Pierrick Bedouch, chef du pôle pharmacie, Marie-Thérèse Leccia, présidente de la Commission médicale d’établissement, Monique Sorrentino, directrice générale, Olivier Epaulard, infectiologue, lors de la présentation de la situation au CHU Grenoble-Alpes.

« C’est à un plateau légèrement ascendant auquel on assiste » selon Monique Sorrentino, directrice générale du centre hospitalier universitaire de Grenoble-Alpes, mercredi 20 janvier. « Nous constatons une augmentation de 10% de personnes infectées par rapport à une dizaine de jours en arrière ». « Nous n’avons pas assisté à la troisième vague que nous craignions après les fêtes de Noël, rassure le professeur Olivier Epaulard, infectiologue au CHU. Nous sommes face à une petite évolution du plateau qui doit nous amener à conserver une grande vigilance. »

Le nombre de patients hospitalisés pour le Covid dans l’agglomération grenobloise s’élève à 300 contre 270 il y a une semaine. « Le couvre-feu est nécessaire », insiste le staff médical. Mais tous se félicitent de la sagesse des Isérois qui ont su se montrer prudents pendant les fêtes. 

900 personnes vaccinées

Côté vaccination, le cap des 10 000 vaccinés a été dépassé mardi 19 janvier et 600 de plus doivent s’ajouter le 20 janvier. Les responsables du CHU, centre pivot de répartition pour l’Isère, sont donc confiants et rassurants. « 14 centres sont opérationnels et l’ouverture aux plus de 75 ans depuis lundi 18 janvier ne rencontre aucun obstacle. » 

Dès les deux premiers jours, 900 personnes de cette tranche d’âge ont été vaccinées. Sur l’ensemble des personnes traitées, 71% sont des soignants, 21% des résidents en Ehpad et 8% des plus de 75 ans. 

La logistique fonctionne bien et sous la responsabilité de l’Agence régionale de santé, (ARS) qui décide de la répartition des 6 000 doses par semaine attribuées à notre département. « Nous avons une visibilité des approvisionnements sur six semaines, explique Pierrick Bedouch, chef du pôle pharmacie du CHU. Cela permet une bonne répartition et l’adaptation selon les arrivages et les inscrits. Il n’y a aucune perte. » 

Samu inutile

« Tout ne se fera pas en quelques semaines, confirme Monique Sorrentino, nous sommes partis pour une opération de plusieurs mois, mais tous les gens qui voudront être vaccinés le seront. Il faudra simplement être patient. Les catégories les plus fragiles seront prioritaires. » 

Il ne sert à rien d’ailleurs d’appeler le Samu pour obtenir un rendez-vous ou des explications. « Ce standard n’est pas là pour ça, il est réservé aux urgences. Les options proposées, numéro spécifique ou sites dédiés, sont là pour répondre à la demande. Mais il ne sert à rien de forcer le passage et de s’inscrire par internet si l’on n’appartient pas à une des catégories prioritaires pour le moment. 

Civisme

« Un contrôle est réalisé sur place au centre de vaccination. Ceux qui n’y ont pas droit immédiatement sont refoulés mais c’est un contretemps pour le personnel soignant et retarde le traitement de quelqu’un qui en a besoin », explique la directrice du CHU. Elle en appelle donc au civisme de chacun. Les accès pour prendre rendez-vous devraient d’ailleurs évoluer dans les jours à venir pour se resserrer à un système commun entre tous les intervenants et aboutir à une plus grande efficience. 

En ce qui concerne le début de polémique sur les masques en textile qui ne seraient pas efficaces sur le variant, le professeur Olivier Epaulard la rejette immédiatement. « Que chacun mette son masque dès qu’il quitte l’enceinte familiale, et la propagation du virus reculera très vite. Le variant est encore très peu disséminé, il faut surtout se concentrer sur les gestes barrières. »

 

Jean-Marc Emprin