L’exposition Sur la route de l’exil est installée jusqu’au 31 décembre au Grand Séchoir à Vinay, l’occasion de découvrir l’histoire des réfugiés installés à Cognin-les-Gorges.

Sur la route de l’exil
Le bateau et les deux panneaux retracent l'histoire Sur la route de l'exil.

« Environ trois millions de rescapés sont contraints à l’exil entre 1975 et 1990 », Nelly Puaux est chargée de développement des publics au Grand Séchoir et présente l’exposition. Elle raconte l’histoire de ces réfugiés comme si c’était la sienne. Organisée en premier lieu à Saint-Marcellin, l’installation n’avait pu accueillir de public. En raison de la fermeture des lieux de culture face à la pandémie de la Covid-19. « Nous ne pouvions pas la laisser partir sans que personne ne l’ait vue. Notre salle d’exposition temporaire était vide, nous l’avons donc récupérée », explique Nelly Puaux. Une représentation « très légère qui est volontaire et offre la possibilité de se déplacer, de bouger et de voyager dans un autre lieu », présente-t-elle. 
Un bateau et deux grands panneaux composés de fenêtres plus ou moins ouvertes. Les symboliques sont fortes : « Dans l’histoire, le bateau représente le trajet des réfugiés. Il s’avance entre les deux panneaux pour marquer leur arrivée dans le centre de Cognin-les-Gorges, sujet de l’exposition. Les fenêtres, c’est une façon d’illustrer l’ouverture au monde. Plus elles sont ouvertes, plus l’ouverture est grande et vice-versa si elles sont fermées », précise la chargée de développement. Sur chacune de ses installations, des explications sont inscrites. Le bateau présente l’histoire, le contexte, le périple puis les panneaux l’arrivée au centre, la vie, la réinsertion puis l’actualité.
 
De l’écriture à l’image 
 
« Cette exposition fait suite à la parution de l’ouvrage éponyme Sur la route de l’exil, un centre d’hébergement pour réfugiés à Cognin-les-Gorges, en avril 2020, réalisé par Philippe Hanus, spécialiste de l’histoire et de la mémoire des migrations, accompagné du photographe Benjamin Vanderlick », explique Nelly Puaux.
Sur les panneaux, vingt points sont présentés, toujours accompagnés d’un texte, d’images et parfois de témoignages à scanner par QR-Code. Le premier point fait débuter l’histoire par l’explication de la « fuite du communisme et l’arrivée à Cognin ». Elle se poursuit par l’organisation et la mise en place du centre, « anciennement un pensionnat pour enfants durant les vacances scolaires », les modalités des réfugiés, « vaccination, asile… ». Puis, les visiteurs découvrent la vie dans le centre au travers de photos, d’un reportage télévisé de l’époque, de témoignages. Les enfants se rendaient à l’école du village, les parents apprenaient le français dans le centre et un réel partage de culture se retrouvait : « Les femmes partageaient leur connaissance en cuisine, sur la cuisson du riz ou sur la conception de crêpes. Ils s’organisaient aussi des évènements avec les coutumes du Vietnam et de la France pour échanger et partager un maximum », conte Nelly Puaux. Elle poursuit : « Certains enfants sont arrivés bébé et n’avaient pas connaissance de leurs traditions. Les familles continuaient de leur présenter pour qu’ils grandissent aussi avec leurs traditions vietnamiennes ». Les derniers panneaux portent sur la réinsertion, le départ du centre dès l’obtention « d’un travail et d’un logement » et sur la vision actuelle « non pas des réfugiés, car le mot à changer, mais, des migrants ».
 
Devoir de mémoire
 
« Certains réfugiés sont venus voir l’exposition et nous ont remercié de ne pas les oublier. Ils sont très touchés que l’on parle encore d’eux », confie Nelly Puaux. Dans le village de Cognin-les-Gorges, ces évènements sont « toujours très présents dans les mémoires », affirme la chargée de développement. En parler, le raconter, c’est une façon de mettre en lumière l’histoire d’une population « fuyant les Khmers rouges », de vies « entre bateaux, voyages et nouvelles installations » et de villages « comme Cognin-les-Corges marqué par ces rencontres du monde ».

 

Léna Peguet

S’inspirer de l’histoire
L'installation se trouve dans la salle d'exposition temporaire du Grand Séchoir.

S’inspirer de l’histoire

Installée depuis le 19 mai au Grand Séchoir, l’exposition Sur la route de l’exil propose des activités. 
 
 
Le Grand Séchoir organise de nombreuses activités autour de l’exposition. Des visites scolaires, des missions locales sont prévues afin de faire découvrir cette histoire aux plus jeunes. Mais, un autre biais est utilisé avec l’opération « Promenons-nous dans l’expo…mais pas tout seul ! ». Les mercredis 27 octobre et 3 novembre, des visites pour le jeune public sont au programme. Des histoires vécues ou rêvées sont offertes aux enfants, à partir de 9 ans. Les réservations sont obligatoires et le tarif de 5€. 
Des visites guidées à 15h30 sont étalées sur de nombreuses dates avec Xaviera Bogaczyk, ethnologue et guide-conférencière. Pour les scolaires, elles sont possibles, les mardis et mercredis matin sur réservation. 
Le vendredi 10 septembre à 10h30 à la médiathèque intercommunale de Saint-Marcellin, Florent Hermet offre un BD Concert, « Là où vont nos pères » portant sur l’émigration. Avec sa contrebasse, Florent Hermet crée un univers unique. Les réservations sont obligatoires auprès du Diapason. Une rencontre de 45 minutes, ouverte à tout le public à partir de 8 ans. 

Informations pratiques 

Depuis les annonces du gouvernement, le pass sanitaire est nécessaire pour accéder à l’exposition et au musée. Le Grand Séchoir se trouve à Vinay et propose des visites guidées, groupes sur rendez-vous. Le site est accessible aux personnes à mobilité réduite. Du côté des tarifs, l’entrée est à 4,50€ en plein tarif, 3,50€ pour les tarifs réduits et gratuite pour les enfants de moins de 10 ans. 
L’exposition Sur la route de l’exil est à retrouver jusqu’au 31 décembre 2021. Jusqu’au 31 octobre, les horaires sont les suivants : tous les jours de 10h à 18h sauf le lundi. À compter du 1er novembre, ils changent : tous les jours de 14h à 17h30 sauf le lundi.