CRIEL AMC
Vincent Vallet : « Je prends la présidence avec plaisir »

Éleveur de 38 ans en caprins lait en Ardèche, Vincent Vallet a récemment été élu président du centre régional interprofessionnel de l’économie laitière Alpes Massif central (Criel AMC), succédant à Laurent Forray. Rencontre.

Vincent Vallet : « Je prends la présidence avec plaisir »
Vincent Vallet, éleveur en Ardèche, vient de prendre la présidence du Criel AMC lait de chèvres. ©AAA

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs, quel est votre parcours ?

Vincent Vallet : « Je suis éleveur en caprins lait dans le nord Ardèche sur la commune de Vinzieux depuis 2004. J'ai repris l'exploitation familiale et je possède aujourd’hui un troupeau de 300 chèvres en production laitière qui est collectée par la laiterie de la Drôme et transformée en picodon AOP. Je suis assez actif dans le monde agricole avec, notamment, la présidence de Jeunes agriculteurs (JA) de l'Ardèche de 2012 à 2016. Actuellement, je suis élu à la chambre départementale d’agriculture et président du comité technique de la Safer de l'Ardèche. Je suis également président des fédérations départementale et régionale des éleveurs caprins, et administrateurs à la Fédération nationale caprine et à l’Anicap (interprofession nationale). Je siège au Criel AMC depuis 2008 et je viens d’être élu président depuis le 12 octobre pour la partie lait de chèvre. »

Fraîchement élu au Criel Alpes Massif central, quelles sont vos missions ?

V.V : « Le Criel Alpes Massif central, notre interprofession régionale, représente les filières laitières vaches et chèvres. L’objectif de ce comité est de mettre autour de la table les principaux acteurs de la filière, à savoir les coopératives, les industriels du lait et les éleveurs. Ce comité, c’est vraiment le seul endroit où l’on peut réunir ces trois collèges. Cela permet d’avoir une vision globale de la filière. Historiquement, le Criel servait à la fixation des prix du lait, mais aujourd’hui comme on ne peut plus parler de prix, on aborde les conditions d’achat du lait, on fait le point sur la conjoncture et les tendances. On oriente des actions techniques et on apporte des conseils aux éleveurs sur la qualité du lait par exemple ou pour empêcher tout autre souci sanitaire sur le troupeau. Une autre de nos missions qui me tient à cœur parce que j’en suis à l’origine, c’est le renouvellement des générations. En 2008-2010, nous n’incitions pas les jeunes à s’installer en production caprine parce qu’on avait des rendements en lait suffisants. Quelques années plus tard, on s'est retrouvé en pénurie de lait parce que les départs en retraite n’avaient pas été comblés. Nous avons besoin de ce renouvellement des générations pour la filière, et nous avons créé une charte à l’installation caprine en 2017. »

 

Pourquoi avoir choisi de relever ce défi ?

V.V : « Je ne vois pas vraiment ça comme un gros défi, je prends plutôt cette présidence avec plaisir, d’autant plus que l’on bénéficie d’une conjoncture favorable. Prendre la parole au nom des trois collèges aujourd’hui c’est un honneur parce que la filière se porte bien. Les laiteries cherchent du lait et le payent plutôt convenablement. Les relations entre les collèges sont bonnes, il y a un climat de confiance et de respect. »

Vous êtes élu pour trois ans, quelles sont vos ambitions et vos craintes ? 

V.V : « Je ne vais pas me lancer comme un chien dans un jeu de quilles, la priorité, c’est le maintien des démarches engagées. Forcément, je vais mettre l’accent sur le côté producteur. Ma crainte, c’est la fluctuation récente du prix des énergies et des matières premières, parce qu’à un moment donné ça va coincer pour l'éleveur. On va avoir de vraies difficultés à reporter l’impact de cette hausse sur les prix de vente. Ça touche toutes les filières et ça n’incite pas les jeunes à s’installer. »

Propos recueillis par Baptiste Vlaj