PLAN DE RELANCE
200 M€ pour l’adaptation des forêts au changement climatique

Le Plan de relance présenté fin 2020 par le gouvernement prévoit 1,2 milliard d’euros pour les secteurs agricole et forestier. A ce titre, un plan ambitieux doté de 200 millions d’euros vise à engager le renouvellement des forêts, de l’amont à l’aval.

200 M€ pour l’adaptation des forêts au changement climatique
Si l’amont de la filière forêt bois est largement bénéficiaire de l’enveloppe de 200 M€ au titre du Plan de relance, les soutiens iront également vers les entreprises de première transformation du bois. ©SD

« Pompe et puits naturel de carbone, la forêt française joue un rôle clé dans l’atténuation du changement climatique : elle permet de compenser chaque année 20 % de nos émissions de CO2 », rappelait en décembre le ministère de l’Agriculture, lors de la présentation des actions pour la filière forêt bois au titre du Plan de relance. Car si la forêt est l’une des solutions pour lutter contre le changement climatique, elle en est avant tout l’une des premières victimes. Sous l’effet du réchauffement constaté ces dernières années, « la forêt française fait face à des risques naturels sévères, comme la sècheresse ou les inondations, mais également à des risques sanitaires (invasion de scolytes, chenilles processionnaires, etc.) engendrant des dépérissements sérieux dans de nombreux massifs », explique le ministère de l’Agriculture.

L’enjeu du renouvellement forestier

Ainsi, le Plan de relance français dévoilé en fin d’année par le gouvernement prévoit 200 millions d’euros (M€) d’investissements pour la forêt, de l’amont à l’aval. L’objectif sera d’engager « le renouvellement des forêts pour proté­ger la biodiversité et répondre aux besoins de la société en produits de bois », indique le plan. Quatre objectifs ont été fixés : accompagner la forêt vers plus de résilience et d’adap­tation face au défi du changement climatique ; promouvoir le bois en tant que ressource renouvelable et écologique ; réconcilier et créer un lien indéfectible entre l’amont et l’aval au service d’une production de bois souveraine, compétitive et durable ; reconnaître et valoriser la multifonctionnalité de la forêt, dans toutes ses dimensions.

Dans le détail, 150 M€, le plus gros poste, profiteront au renouvellement forestier. Ces moyens seront notamment destinés à aider les propriétaires à investir pour renouveler les peuplements d’arbres touchés par les effets des sécheresses et des attaques sanitaires ou pour améliorer leur contribution à l’atténuation du changement climatique. Plus de 45 000 hectares de forêts sont visés, afin d’être améliorés, adaptés, régénérés ou reconstitués, représentant environ 50 millions d’arbres.

Un soutien, de l’amont à l’aval

Pour mieux connaitre les effets du climat sur la forêt et ainsi mieux cibler les actions à entreprendre, il est important de poursuivre la recherche et l’acquisition de connaissances : le Plan de relance va ainsi mobiliser 22 M€ pour l’acquisition d’une couverture de données LiDAR1. Cette technologie doit permettre de produire des modèles numériques pour la forêt.

Afin de préparer les ressources forestières pour l’avenir, 1 M€ est délégué à l’Office national des forêts pour renouveler et investir dans les vergers à graines de l’Etat. Dans le même sens, 4,5 M€ sont destinés aux pépiniéristes forestiers et entreprises de reboisement pour les aider à moderniser et à accroître leur capacité de production.

Si l’amont concentre la plus grande partie de l’enveloppe, 20 M€ sont fléchés pour accompagner les investissements de développement et de modernisation des entreprises de transformation du bois. Il est notamment prévu que le Plan de relance « accompagne également les entre­prises de la filière dans le développement de projets qui répondent aux besoins de la société en produits bois, et contribuent à la transition bas carbone de notre économie. » Les entreprises de première transformation du bois d’œuvre peuvent ainsi émarger à l’appel à projet « France Relance Bois » doté de 15 M€.

Sébastien Duperay

1. Pilotée par l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), la technologie LIDAR (light detection and ranging, ou laser aéroporté) permet de décrire très finement le territoire (sol, végétation et sursol artificiel) en trois dimensions.