BIOGAZ
Bilan 2020 : les gaz verts poursuivent leur croissance

Le 11 mars dernier, GRT Gaz, propriétaire et opérateur du principal réseau de transport de gaz français présentait son bilan gaz et gaz renouvelables 2020 en Auvergne-Rhône-Alpes. Deux tendances se sont dégagées : une consommation de gaz en baisse et un essor du biométhane.

Bilan 2020 : les gaz verts poursuivent leur croissance
La chambre régionale d’Agriculture d’Auvergne-Rhône-Alpes et GRT Gaz ont renouvelé leur partenariat au Salon de l'Agriculture 2020. ©GRT Gaz

Avec 47 milliards de kilowattheures (kWh) consommés en 2020, 3 924 km de réseau, 92 sites industriels et 388 salariés, la région Auvergne-Rhône-Alpes représente un marché essentiel pour GRT Gaz. En 2020, la consommation de gaz dans notre région a baissé de 6 % par rapport à 2019, contre 7,2 % au niveau national. « Ces chiffres s’expliquent surtout par le climat exceptionnellement doux que nous avons connu l’an dernier. L’année 2020 a été́ l’année la plus chaude jamais enregistrée en France depuis 1900 », a expliqué Georges Seimandi, délégué territorial Rhône-Méditerranée de GRT Gaz. Hormis pour l'industrie, qui a vu sa consommation en gaz baisser de 8 % en raison notamment des difficultés du secteur automobile, il semble donc que l’impact de la crise du coronavirus ait finalement été plus limité que le climat sur l’évolution globale de la consommation régionale.

Partenariat avec la chambre régionale d’agriculture

Si la consommation de gaz a baissé l’an dernier, l’année 2020 a vu la méthanisation progresser significativement. Sur les 214 sites injectant dans les réseaux en France, quinze sont localisés dans notre région. C’est trois de plus qu’en 2019, ce qui représente surtout une capacité totale de production de 146 GWh/an, + 22 % par rapport à 2019, soit l’équivalent de la consommation de plus de 11 400 logements. Près de 120 autres projets sont par ailleurs à l’étude ce qui fait de notre région l’une des plus dynamiques pour le développement du biométhane. « Plus de 10 % des projets au niveau national sont localisés en Auvergne-Rhône-Alpes », a d’ailleurs glissé Georges Seimandi.

Pour soutenir le développement de cette énergie d’avenir, GRT Gaz et la chambre régionale d’agriculture d’Auvergne-Rhône-Alpes ont d’ailleurs choisi de renouveler leur partenariat en février 2020. En parallèle, le travail des opérateurs des réseaux gaziers s’est traduit par la validation de dix-sept zonages en Auvergne-Rhône-Alpes par la Commission de régulation de l’énergie fin 2020, représentant un investissement de 60 millions d’euros sur les réseaux gaziers. Le premier site de rebours dans la région, basé à Montluçon (Allier) et aujourd’hui en cours d’étude, permettra dans les années à venir de faire remonter les surplus locaux de biométhane du réseau de distribution de gaz vers le réseau de transport pour être acheminés vers d’autres territoires ou être stockés.

L’hydrogène, un développement sur le long terme

En 2020, le GNV / bio GNV a quant à lui confirmé son statut de carburant alternatif n°1 au service de la mobilité durable. L’an dernier, près de 800 camions (+ 92 % par rapport à 2019) et 500 bus et cars (+ 35 % en un an) étaient en circulation en Auvergne-Rhône-Alpes. Tous se ravitaillent aujourd’hui dans dix-huit stations publiques, sachant que onze autres stations sont également en projet sur notre territoire. « Un véhicule roulant au bio GNV émet 3,5 fois moins de CO2 qu’un véhicule diesel identique. Le GNV s’impose aujourd’hui comme la meilleure solution pour les transports, on le voit à Grenoble ou encore à Clermont-Ferrand. A terme, le GNV pourrait représenter 20 à 30 % de la consommation de gaz en France », a rappelé Georges Seimandi.

Enfin à plus long terme, 2020 restera comme une année fondatrice en matière de développement de l’hydrogène. Dans la perspective d’un réseau 100 % hydrogène dans les années à venir, GRT Gaz et dix autres gestionnaires d’infrastructures gazières ont présenté en juillet dernier leur vision du développement d’une « dorsale hydrogène » européenne. Celle-ci pourrait se traduire par un réseau dédié de 3 300 km de canalisations hydrogène en France à l’horizon 2040.

Pierre Garcia