Cheval du Vercors
Un programme de sélection déterminant

Morgane Poulet
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Depuis sa reconnaissance en 2017, le cheval du Vercors de Barraquand fait l’objet d’une sélection précise afin de perpétuer la race.

Un programme de sélection déterminant
Les chevaux du Vercors de Barraquand élevés par Sylvain Piltant, à Sassenage.

Dans les années 1990, des recherches sont effectuées pour retrouver des souches permettant de reconstituer la race du cheval du Vercors de Barraquand. Quelques années plus tard, en 2017, elle est finalement reconnue et une commission généalogique mise en place depuis lors. Ces dernières années, différents tests ont été adoptés pour sélectionner avec précision les individus représentant le mieux ce cheval emblématique du Vercors.
 
Génétique éprouvée
 
En 2020, un test de coloration de la robe a été mis en place. Paul Martin, président de la commission du livre généalogique de la race, explique que « ce test consiste à déterminer si les chevaux mis à la reproduction sont détenteurs du gène agouti, qui engendre une robe noire, ou du gène extension, qui donne des chevaux alezans ».
Un an plus tard, un test PSSM (myopathie par surcharge en polysaccharide) est à son tour promulgué. Il s’agit là de voir si le cheval est porteur de l’allèle PSSM1, responsable des symptômes de l’anomalie. En cas d’atteinte, l’animal peut vivre un « coup de sang », c’est-à-dire une myopathie survenant après un exercice ou un coup de stress pouvant se manifester occasionnellement ou de manière répétée. Afin d’éviter la transmission de ce syndrome, les étalons sont strictement contrôlés.
Des contrôles de filiation sont également mis en place et effectués par des vétérinaires ou par les haras nationaux grâce à une prise de sang pour les poulains reconnus.
 
Des standards à respecter
 
Les règles de sélection des reproducteurs sont relativement strictes. « Ils doivent respecter les standards de la race, explique Paul Martin. Par exemple, il est possible qu’un cheval ait une tache blanche en tête, mais il ne faut pas de liste ni qu’elle dépasse la ligne inférieure des yeux ». En clair, les marques blanches, qu’il s’agisse de listes, de balzanes ou encore de ladres, ne sont pas acceptées. Toutes les nuances de bai sont en revanche admises et les membres bringés sont appréciés.
Une liste précise de critères physiques a ainsi été mise au point par la commission généalogique du cheval du Vercors de Barraquand pour que les standards de la race soient préservés. « Nous essayons aussi de faire grandir un peu la race, car nous avons beaucoup de spécimens qui tournent autour du mètre 50 au garrot », précise Paul Martin.
 
Éviter la consanguinité
 
La race du cheval du Vercors de Barraquand fait partie des races aidées par le programme Cupidon, lancé par la Société française des équidés de travail (SFET) pour raisonner les croisements et maintenir un certain niveau de variabilité génétique. Cela est notamment nécessaire lorsque le choix des reproducteurs est limité. En ce qui concerne le Barraquand, il n’y a actuellement que « neuf principaux étalons, reconnus et validés », précise le président de la commission du livre généalogique.
Concrètement, le programme Cupidon fournit des données classiques, comme la description de l’étalon et ses performances ou encore la diversité génétique (pères et mères par exemple). Mais le programme se distingue par la mise à disposition qu’il fait d’indicateurs de variabilité génétique précis : le coefficient de consanguinité du futur poulain, le nombre de filles ayant mis bas au moins une fois dans la race et de fils ayant sailli au moins une fois dans la race, le pourcentage de saillies dans la race et le coefficient d’originalité. Une voie pour continuer d’améliorer le cheptel des chevaux du Vercors de Barraquand.

Morgane Poulet