DRAAF AURA
Bruno Ferreira : « Embarquer l’ensemble des acteurs régionaux »

Nommé le 9 juin dernier, Bruno Ferreira est le nouveau directeur de la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes. S’il connaît bien la région, il dit être attaché à « prendre le pouls » des acteurs locaux pour mieux orienter son action à l’avenir. Entretien.

Bruno Ferreira : « Embarquer l’ensemble des acteurs régionaux »
Bruno Ferreira, nouveau directeur de la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes. ©Réussir.fr

Quel a été votre parcours jusqu’à votre nomination à la tête de la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes ?

Bruno Ferreira : « J’ai fait l’essentiel de mon parcours au ministère de l’Agriculture, en cabinet et dans plusieurs services déconcentrés. De 1995 à 2001, j’ai travaillé à la Draaf Rhône-Alpes, notamment au service de la protection des végétaux. J’ai ensuite occupé plusieurs postes, comme celui de conseiller en cabinet ministériel, au niveau sanitaire puis sur la Pac et les relations diplomatiques. J’avais cette volonté de revenir en région Auvergne-Rhône-Alpes parce qu’il y a de belles choses à faire ici. Ma nomination a été officialisée le 9 juin dernier en Conseil des ministres, pour un mandat de quatre ans qui peut être prolongé jusqu’à atteindre six ans maximum. »

Quels sont les grands enjeux que vous identifiez pour la région Auvergne-Rhône-Alpes ?

B.F. : « Depuis mon passage à la Draaf Rhône-Alpes, les problématiques de la région – qui s’est élargie – ont beaucoup évolué. À la fin des années 1990, le sujet de l’eau, on en parlait peu par exemple. Aujourd’hui, il est très prégnant. Les productions se sont aussi structurées, et des préoccupations pour chaque filière ont émergé et se retrouvent aujourd’hui renforcées par le défi du changement climatique et des problématiques géopolitiques. Un autre sujet important est celui de l’emploi, qu’il soit saisonnier ou salarié, et ce sera l’une de mes priorités. »

Quel est le rôle de la Draaf dans l’accompagnement des acteurs ?

B.F. : « Les missions de la Draaf sont très larges. Nous remplissons d’abord un rôle de collecte d’informations et d’objectivation des situations. Nous menons aussi un travail d’animation et de coordination des dispositifs d’appui ou d’aide mais aussi sur des sujets structurants comme les projets alimentaires territoriaux. La Draaf a également un rôle d’accompagnateur économique pour la filière forêt-bois. Je citerais aussi une mission d’animation du bassin Rhône-Méditerranée Corse, avec un ingénieur général dédié. Rappelons enfin que la Draaf est l’autorité académique de l’enseignement agricole en région. Le sujet est particulièrement important pour Auvergne-Rhône-Alpes qui est leader en nombre d’établissements. »

Quelles sont les orientations prioritaires que vous souhaitez donner à votre mandat ?

B.F. : « Pour le moment, je me laisse du temps pour prendre le pouls du terrain avant d’arriver à mon propre diagnostic. En ce sens, j’ai déjà échangé avec la chambre régionale d’agriculture et le syndicat agricole majoritaire, la FRSEA. Dans les prochaines semaines, je rencontrerai d’autres acteurs pour mieux cerner les problématiques propres à chacun. Je n’arrive pas ici avec une vision plaquée car je crois qu’il est essentiel de mesurer précisément comment se situe notre région par rapport aux différents enjeux que j’ai cités afin de voir ensuite quels leviers nous pouvons actionner. Cette région présente la particularité d’être extrêmement diverse en termes de productions, de paysages et de spécificités territoriales. Il est donc essentiel pour moi de me nourrir du terrain pour embarquer l’ensemble des acteurs régionaux dans un projet d’avenir. »

Propos recueillis par Pierre Garcia