Phytosanitaire
Glyphosate : l'Anses présente les modalités et le calendrier de sortie

Les retraits d'usage doivent s'effectuer dans un « délai de grâce » de 12 mois, soit jusqu'à octobre/novembre 2021.
Glyphosate : l'Anses présente les modalités et le calendrier de sortie

L'Anses, auditionnée le 23 juillet par la mission parlementaire sur le glyphosate, a précisé le scénario de sortie du fameux herbicide.

« On va avoir trois situations » pour les AMM (autorisations de mise sur le marché) examinées par usage : un retrait total, une limitation de la dose maximale autorisée, des impasses techniques « qui nécessitent de conserver les usages tels qu'ils sont prévus aujourd'hui », a déclaré le DG Roger Genet.

En viticulture et en arboriculture, l'agence « envisage (...) une interdiction d'utilisation entre les rangs et une limitation des quantités à l'hectare », qui serait respectivement à « environ 80% » de la dose actuelle et « plutôt à 60% ».

Concernant les grandes cultures, « il est tout à fait possible d'interdire le glyphosate dans des pratiques de labour », a considéré Roger Genet. « On ira vers une limitation des quantités maximales autorisées à l'hectare », a-t-il ajouté.

En termes de calendrier, l'Anses prévoit une publication « début octobre » des AMM en cours d'évaluation.

Les retraits d'usage doivent s'effectuer dans un « délai de grâce » de 12 mois (6 mois à la vente, plus 6 mois d'utilisation), soit jusqu'à octobre/novembre 2021.

Seulement 6 mois sont laissés aux industriels pour modifier leurs étiquettes en cas de limitation de la dose, c'est-à-dire une entrée en vigueur en avril 2021.

Liste des impasses techniques bénéficiant d'un statu quo des usages

L'Anses a listé le 23 juillet les impasses techniques concernant la sortie du glyphosate « qui nécessitent de conserver les usages tels qu'ils sont prévus aujourd'hui », selon le DG Roger Genet. En viticulture, il s'agit des « situations non mécanisables - les terrains caillouteux, en forte pente (...) - la destruction des adventices vivaces ».

En arboriculture, l'agence identifie des situations non mécanisables, « des problèmes liés aux systèmes d'arrosage qui sont au sol, le cas des récoltes mécaniques des fruits au sol ou des arbres de type buissonnant », la destruction des adventices vivaces, a déclaré Roger Genet devant la mission parlementaire sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate.

En grandes cultures, les impasses techniques paraissent « assez limitées », a-t-il affirmé lors de son audition à l'Assemblée nationale  la lutte obligatoire, la destruction des adventices vivaces.

Quant à l'agriculture de conservation des sols (ACS), pour laquelle une exemption à l'interdiction du glyphosate est envisagée jusqu'au sommet de l'État, Roger Genet a expliqué que l'ACS « n'a pas de définition qui permet, dans une autorisation de mise sur le marché, d'être ciblé comme dérogatoire ».

Mais à ses yeux, « la limitation des quantités à l'hectare doit permettre de répondre, pour les exploitations concernées, au maintien des usages ».

Source : Agra