Covid-19

Isabelle Brenguier
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La phase descendante de la deuxième vague de Covid-19 semble s’amorcer. Grâce au confinement et à une complémentarité entre tous les acteurs du système de santé, tous les patients ont pu être pris en charge. Au prix de très gros efforts.

Le centre hospitalier universitaire (CHU) de Grenoble a organisé un point de situation Covid-19 le 19 novembre.

« La situation est un peu moins préoccupante ». C’est en ces termes qu’Olivier Epaulard, professeur au CHU de Grenoble, spécialisé dans les maladies infectieuses, commence le point de situation Covid-19 organisé par le centre hospitalier le 19 novembre. « Le nombre de personnes testées de façon positive, le nombre de personnes qui ont besoin d’être hospitalisées commencent à diminuer. Au niveau des nouvelles entrées, il semblerait que nous ayons atteint un pic, mais il y a encore beaucoup de monde à l’hôpital et en réanimation », précise le spécialiste qui veut annoncer la stabilisation constatée mais qui tient à rester prudent sur l’évolution de l’épidémie, car cette deuxième vague s’est avérée particulièrement forte dans le territoire isérois et a mis tous le système de santé en tension sur ses capacités d’accueil, qu’il s’agisse de l’hôpital, de la médecine de ville et des Ehpad.

Cependant, même s’il a frisé la saturation, le système a tenu et les professionnels de santé assurent qu’il n’a jamais été dépassé. Le reconfinement a joué son rôle et a fait ralentir la circulation du virus. Les organisations mises en place (déprogrammations immédiates de l’ensemble des activités médicales et chirurgicales non urgentes et téléconsultations quand elles étaient possibles) ont permis d’accueillir tous les patients qui en ont eu besoin. Le 19 novembre, dans les structures hospitalières du territoire (CHU Grenoble Alpes, Groupe hospitalier mutualiste, clinique de Belledonne et clinique des Cèdres), 22% des hospitalisés l’étaient parce qu’ils étaient malades de la Covid. Les urgences pour ces malades ont été assurées comme pour toutes les autres personnes venues pour une urgence vitale. Les affections cardiaques, les malades du cancer ont été pris en charge. Et les spécialistes du CHU sont clairs : « il faut toujours oser consulter. Il ne faut jamais hésiter », martèlent-ils. 

Forts de l’expérience acquise durant la première vague, les quatre établissements se sont regroupés pour mieux organiser les prises en charge, en lien avec les médecins de ville et l’ARS (Agence régionale de santé) Auvergne-Rhône-Alpes. « Nous avons fait jouer la complémentarité », expliquent-ils. « Les soins qui pouvaient être faits en ville ou à domicile ont été délocalisés de l’hôpital pour libérer les capacités d’hospitalisations en court séjour ».

Ehpad en tension recherchent soignants

Crédit photo : Département de l'Isère

Comme lors de la première vague de l’épidémie de Covid-19, les Ehpad (Hébergement pour personnes âgées dépendantes) ont été particulièrement touchés. Ils sont même aujourd’hui les principaux foyers de contagion en Isère. Sous contrôle, la situation reste cependant très compliquée dans ces établissements. D’autant que, très sollicité - et même violemment éprouvé - le personnel manque, alors que les résidents ont plus que jamais besoin d’accompagnement. Déjà sous tension, ces établissements connaissent des difficultés de fonctionnement encore plus importantes étant donné que près de 20 % de leurs effectifs sont en arrêt.

Pour faire face, le Département vient d’organiser le recrutement de 150 personnels soignants. Il vient aussi de lancer un appel à remplacement externe via la plateforme spécialisée « Teamsquare ». Là, il s’agit de confier à des personnes volontaires des missions, qui ne nécessitent pas forcément de compétences médicales telles que aider aux repas, tenir compagnie, faire remonter des observations aux soignants… Ouvert à tous, cet engagement sera rémunéré. Pour compléter, la collectivité fait aussi appel à la solidarité de ses agents en proposant à celles et ceux qui le souhaitent de se porter volontaire pour venir, le temps qu’ils peuvent, en renfort des soignants s’ils disposent des compétences nécessaires et, s’ils n’en ont pas, assister les équipes pour des tâches connexes comme faire le lien avec les familles.

Informations pratiques

https://www.isere.fr/actualites/appel-au-renfort-en-faveur-des-ehpad

Inscriptions sur le site avec le code 38SR

https://app.teamsquare-sante.fr/users/signup 

Mise en exergue

Dans le département, sur les 13 224 places en Ehpad existantes, aujourd’hui occupées à 93 %, 1 592 personnes ont été atteintes par le virus, 133 ont du être hospitalisées et 374 sont décédées.