Alimentation
Appro local et solidaire pour la Banque alimentaire de l'Isère

Marianne Boilève
-

Depuis la mi-novembre, la Banque alimentaire de l'Isère, à Sassenage, reçoit chaque semaine une tonne de fruits et légumes frais et locaux livrés par la plateforme ReColTer. L'opération, qui se poursuivra jusqu'en janvier avec Manger Bio Isère, est financée par le Département.

Appro local et solidaire pour la Banque alimentaire de l'Isère
Les fruits et les légumes locaux que ReColTer livre à la Banque alimentaire de l'Isère ont une valeur nutritionnelle importante pour la santé des personnes qui vont en bénéficier.

Et de deux ! Lundi matin, Luc Armanet a livré un client un peu spécial à Sassenage. Pour la seconde semaine consécutive, le producteur de fruit de Bougé-Chambalud, membre-fondateur de la plateforme ReColTer, est venu apporter une tonne de fruits et légumes frais à la Banque alimentaire de l'Isère (BAI). La commande a été passée par l'association, mais la facture sera réglée par le Département. Cinq livraisons sont prévues jusqu'à la mi-décembre. Ensuite, Manger bio Isère prendra le relais.

Reprise timide

D'ordinaire, les commandes du Département sont livrées aux cuisines mutualisées des collèges. Mais la crise sanitaire a bousculé les habitudes et affecté toute la chaîne d'approvisionnement. Après une timide reprise en septembre, le second confinement a de nouveau enrayé une mécanique fragile. «Les cantines ont réduit leurs commandes, témoigne Luc Armanet. D'habitude, nous livrons quatre camions de fruits et légumes par semaine. En ce moment, on est plutôt à deux et demi. Nous tournons au ralenti.» 

Soutien aux agriculteurs locaux

La commande solidaire pour la Banque alimentaire tombe à pic. «Nous avions fait la même chose au printemps quand il y avait un confinement très strict, indique Anne Gérin, élue à Voreppe et vice-présidente du Département en charge des actions de solidarité et de l'insertion. Nous avions été sollicités par la Banque alimentaire, qui avait été contrainte de stopper la "ramasse" des produits frais auprès des grandes surfaces. Eu égard à la situation de crise engendrée par le reconfinement, nous avons décidé de renouveler l'opération.» Le Département fait ainsi coup double : il aide directement les associations, tout en soutenant l'activité des agriculteurs locaux, qui fournissent habituellement les cantines scolaires et la restauration collective (entreprises, restaurants…).

Qualité nutritionnelle

Du côté de la Banque alimentaire, l'opération est considérée comme un protocole «gagnant-gagnant». Carottes, courges, panais, poireaux, pommes, poires…, les produits livrés sont frais, de saison et de bonne qualité : pas besoin d'aller les chercher ni de les trier. A un gain de temps considérable s'ajoute la réelle valeur nutritionnelle apportée par les fruits et légumes qui seront consommés par près de 6 500 personnes en situation de précarité alimentaire, dont un nombre croissant de femmes avec enfants, de nouveaux chômeurs et d'étudiants. «Nous ne nous contentons pas de distribuer des denrées alimentaires, souligne Christian Chédru, le président de la BAI. Nous veillons aussi à la bonne qualité nutritionnelle, à la quantité et à la diversité de ce que nous distribuons aux associations (1). Fournir des produits locaux de très bonne qualité, fraîchement ramassés, est très intéressant pour la santé des bénéficiaires, mais aussi pour la Banque alimentaire et les agriculteurs locaux. C'est le principe même de l'économie circulaire. »

10 tonnes de fruits et légumes

En tout, le Département a commandé dix tonnes de fruits et légumes frais à ReColTer et MBI, les deux groupements de producteurs locaux partenaires de l'opération. Coût total de la facture pour la période hivernale : 17 000 euros. Les plateformes ont parfois fait un effort sur leurs tarifs, sans pour autant toucher au prix reversé aux producteurs. «Pour certains produits, nous pratiquons les prix du marché, pour d'autres, nous avons un peu réduit notre marge, confie Agnès Rebout, la directrice de ReColTer. Mais nous achetons toujours au même prix aux producteurs.» Solidaire jusqu'au bout.

Marianne Boilève

(1) La Banque alimentaire ne distribue pas directement aux personnes bénificaires ou démunies, mais à la centainre d'associations et de CCAS dont elle est partenaire. 

 

23 novembre : ReColTer livre une tonne de fruits et légumes frais à la Banque alimentaire de l'Isère