Semences
Les semences iséroises sont de bonne qualité

Isabelle Brenguier
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Le Syndicat des agriculteurs multiplicateurs de semences de l'Isère a organisé son assemblée générale le 26 novembre à Colombe. Retour sur la rencontre.

Les semences iséroises sont de bonne qualité
Philippe Rivat, président du Sams de l'Isère et Christian Etourneau, ingénieur régional de la Fnams Sud-Est, à l'occasion de l'assemblée générale du Sams 38.

Les producteurs rassemblés au sein du Sams (Syndicat des agriculteurs multiplicateurs de semences) de l'Isère ont tenu leur assemblée générale le 26 novembre à Colombe.

L'occasion de parler des récoltes et des prix pratiqués par les entreprises. Comme la pandémie a empêché une rencontre en 2020, les exploitants ont évoqué les deux dernières récoltes.

En 2020, la moisson a été globalement satisfaisante sauf dans une partie du territoire touché par le violent orage de grêle de la mi-mai qui a fortement pénalisé un grand nombre d'agriculteurs.

Concernant la récolte 2021, les semences ont été perturbées de la même façon que les céréales par les fortes pluies du mois de juillet. Comme l'indique Philippe Rivat, producteur et président du syndicat, « les cultures étaient mûres, les fourragères avaient été andainées un jour avant que la pluie n'arrive pour une durée de 15 jours. La quantité tombée est telle qu'elle a fait perdre entre 25 et 30 % des graines au sol, ce qui a représenté des pertes financières très importantes ».

Mais aux dires des donneurs d'ordres, la qualité n'a pas été altérée. « En dactyle, vos productions sont presque les meilleures de France en moyenne, et dans l'ensemble, quand on regarde toutes les variétés, elles sont de très bonne qualité », précise l'un d'eux.

Indexation inappropriée 

Au niveau des prix, pour la récolte 2021, les soldes n'ayant pas été versés par toutes les entreprises, tous les tarifs ne sont pas encore connus.

Ils le sont pour l'entreprise Barenbrug, qui affiche 190 euros le quintal de fétuque élevée fourragère, et 205 euros celui de dactyle. Philippe Henry, responsable cultures chez Barenbrug France, le dit très clairement, « l'entreprise cherche des surfaces. Si elles étaient de 104 hectares en Isère en 2021, il y en aura 108 en 2022 et 112 en 2023. Mais j'aimerais beaucoup atteindre 130 à 150 hectares au total. D'autant plus que les rendements isérois sont meilleurs qu'ailleurs ». Les tarifs pratiqués par l'entreprise sont en augmentation, mais comme le tempère Philipe Rivat, « en pourcentage, ils n'ont pas autant augmenté que les céréales et oléagineux ».

S'agissant de la société Top semence, la zone de production est jugée « fiable en termes de quantité et de qualité », mais pour l'instant, les producteurs n'ont reçu qu'un acompte. Les soldes de règlement n'ont pas encore été fixés. Le prix proposé par les donneurs d'ordres est jugé insuffisant par les agriculteurs qui ont profité de l'assemblée générale pour manifester leur mécontentement.

La négociation est donc en cours. Comme l'a indiqué Cathy Bonnardel, responsable production chez Top semence : « nous avons intégré un nouveau semencier dans la partie pour faire davantage jouer la concurrence. Nous sommes en discussion avec eux pour les sensibiliser sur les prix. Avec la forte hausse de celui du blé, il faut qu'il y ait une corrélation avec le prix de la graine ». D'où la volonté de l'entreprise d'indexer les prix des semences avec ceux des céréales l'année prochaine.

Mais Philipe Rivat désapprouve la mise en place de cette indexation à ce moment-là. « Ils le font quand la conjoncture des céréales est au plus haut. Au niveau auquel ils sont, ils ne peuvent que baisser ce qui fera aussi baisser les prix des fourragères. Les agriculteurs seront encore perdants », s'offusque-t-il.

Aucun changement pour le Soc

Autre sujet abordé durant la rencontre, l'interprofession des semences. Comme l'indique Philippe Roux, délégué régional Semae, « depuis le 27 janvier 2021, l’interprofession des semences, connue depuis 1962 sous le nom de Gnis, est devenue Semae. Il s'agit d'une nouvelle appellation pour une nouvelle impulsion dans l’histoire de l’interprofession ».

Et le responsable d'indiquer que l'organisation générale a été repensée en accord avec la volonté du conseil d'administration de « s'impliquer davantage dans les actions de l'interprofession et de créer des commissions transversales pour éviter que les actions soient menées en doublon dans les sections ».

Pour autant, concernant le Soc, le Service officiel de contrôle et de certification des semences et plants, le service technique chargé de la mission de service public, confiée à l’interprofession des semences et plants par l’État, « aucun changement n'est prévu », assure Philippe Roux. 

Isabelle Brenguier

 

« Rendre les terrains moins propices aux campagnols »
La machine conçue pour éviter les problèmes de tassement de sol présente des résultats intéressants en matière de lutte contre les campagnols.

« Rendre les terrains moins propices aux campagnols »

Dégâts de culture /

Pour lutter contre la présence des campagnols dans leurs terres, les producteurs de semences ont testé un nouvel outil.

Très touchés par la présence des campagnols dans les parcelles, les producteurs de semences cherchent toutes les techniques qui leur permettraient de protéger leurs cultures. Ayant entendu parler d'une machine utilisée dans le Jura, le Sams (Syndicat agriculteurs multiplicateurs de semences) de l'Isère a profité de l'assemblée générale le 26 novembre pour organiser une démonstration.

« Il s'agit d'une machine qui a été créée pour empêcher les problèmes de tassement de sol dans les prairies de la zone de production de Comté, et permettre le développement de la vie microbienne dans les cinq à dix premiers centimètres du sol. Nous avons équipé nos rouleaux spires de dents en profilés aciers haute résistance pour perforer le sol afin de créer des trous d'aération. Cela ne tue pas les campagnols mais cela rend le terrain moins propice à leur installation. Cet outil n'a pas été conçu pour cela, mais plus de la moitié de mes ventes sont réalisées dans cet objectif », explique Gérald Guinchard, de la société Jurane. 

Le matériel peut être adapté aux besoins des agriculteurs et conçu sur demande. Sa largeur peut aller de moins d'un mètre jusqu'à six mètres. Son principe d'utilisation est simple et nécessite peu de réglages. Sa vitesse de travail est de cinq à sept kilomètres par heure. 

Selon Philippe Rivat, producteur et président du Sams, qui a assisté à la démonstration, « c'est un matériel qui pourrait fonctionner. Il est intéressant parce qu'il nous permet de travailler en bio, sans utiliser de raticide. Le problème est son coût (aux environs de 12 000 euros). Nous sommes plutôt enclins à utiliser ce genre de matériel, mais nous avons besoin d'aide pour investir. Si cet achat rentre dans les objectifs de verdissement de la nouvelle Pac, pourquoi pas ? », estime l'agriculteur.

IB