Territoire
Nouvelles orientations pour Sitadel

Morgane Poulet
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Le 14 décembre, Sitadel a annoncé à ses adhérents quelques changements dans son fonctionnement, à l’occasion de son assemblée générale.

Nouvelles orientations pour Sitadel
Les adhérents de Sitadel souhaitent de nouvelles orientations pour l'association.

A l’occasion de son assemblée générale, tenue le 14 décembre à Ponsonnas, le comité de territoire Sitadel a annoncé à ses adhérents vouloir apporter des modifications quant à son fonctionnement et à ses statuts.
 
Fonctionnement adapté
 
« Nous allons refondre les statuts pour que l’association corresponde mieux à ce qui est observé sur le terrain, explique Christine Favré, co-présidente de Sitadel. La co-présidence va disparaître au profit d’un comité représentatif de cinq membres composé majoritairement d’agriculteurs. »
Le fonctionnement jusqu’alors en place ne semblait pas convenir au bureau, qui souhaite s’adapter pour pouvoir aider au mieux les quelque 400 exploitations que comprend le périmètre de Sitadel.
Concrètement, un nouveau collège sera créé pour les agriculteurs retraités et le bureau sera présidé par des actifs.  Pour Christine Favré, les agriculteurs doivent amener des choses sur la table « car ils ont de l’expérience, c’est eux qui doivent mener les débats et les actions ». C’est pourquoi des agriculteurs actifs seront préférés « pour leur vision concrète de ce qui se passe sur le terrain ». Le nouveau conseil d’administration souhaité pour orienter les actions de Sitadel se voudra « fort » et en lien avec un comité représentatif « pour porter la parole de l’association ».
 
Nouvelles perspectives
 
En termes de perspectives pour l’année à venir, Sitadel envisage de créer un outil de transformation à Châtel-en-Trièves et travailler avec la communauté de communes du Trièves car « il y a beaucoup de demandes de la part des agriculteurs du secteur », explique Lucie Tiollier, conseillère à la Chambre d’agriculture de l’Isère. Un abattoir mobile est notamment souhaité sur le territoire, ce qui éviterait aux éleveurs de se rendre à l’abattoir de Grenoble et donc de gagner du temps.
« L’enjeu majeur » cité par tous est celui de la transmission et de l’installation. Sitadel souhaite accompagner ce renouvellement « car les porteurs de projet voulant s’installer dans le sud-Isère ne manquent pas ».
 
Orientations à venir
 
Les adhérents souhaitent aussi que l’association soit présente pour aider les agriculteurs les plus isolés, qui auraient du mal à commercialiser leurs produits, à les mettre en avant sur Internet. « Il faudra également prêter attention à la transmission d’exploitation », remarquent-ils.
Pour eux, il s’agit aussi de réussir à atteindre l’autonomie alimentaire dans le Trièves et dans le sud-Isère tout en provoquant l’émergence d’outils mutualisés pour que les agriculteurs puissent diminuer leurs coûts. « Il faut réussir à développer les pratiques menant du champ à l’assiette », martèlent certains. Les canons anti-grêle ont notamment été évoqués, de même que leur efficacité dans le territoire viennois.
En ce qui concerne les nouveaux installés, les risques psychosociaux doivent tout particulièrement être surveillés, font savoir les adhérents. « Les jeunes installés manquent souvent de réseau parmi les agriculteurs, ils s’épuisent à la tâche, ce qui provoque des séparations, des abandons… Il est important de rester unis et de les protéger. C’est pour cela que la création d’un café des installés est en cours de réflexion à Saint-Marcellin », explique un conseiller de la MSA Alpes du Nord.
Enfin, Sitadel pense orienter ses actions vers les relations « entre l’agriculture et le reste, comme l’environnement ou l’eau ». Une communication et l’organisation d’événements et d’ateliers pour mettre les différents acteurs d’un territoire en lien sont attendus.

Morgane Poulet