Des industriels, la FNSEA et JA, alertent sur des demandes de baisses de tarifs portant sur les matières premières agricoles, remettant en cause la sanctuarisation instaurée par Egalim 2.
La FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA) s’inquiètent d’une pression de la part des distributeurs sur le prix des matières premières agricoles. À l’issue de la deuxième réunion du comité de suivi des relations commerciales, le 11 janvier, les syndicats s’alarment dans un communiqué « des conclusions de cette réunion qui montrent de réelles remises en cause des dispositions des lois Egalim et qui ouvrent la voie à une nouvelle fragilisation des revenus des agriculteurs ». Les syndicats signalent « une pression tarifaire à la baisse de la part de la grande distribution ». D’après eux, elle « se concentre principalement sur le prix de la matière première agricole (MPA) ». La FNSEA et les JA considèrent que cette situation est « une atteinte manifeste à la sanctuarisation de la MPA […] et au principe fondamental de construction du prix en marche avant » qui a guidé les travaux sur les lois Egalim. Dans un communiqué du 15 janvier, l’Adepale, qui représente des PME et ETI françaises, note également « une faible sensibilité à la sanctuarisation des matières premières agricoles ». Plus largement, l’association d’industriels exprime ses inquiétudes par rapport à « des demandes de baisses de prix déraisonnables et déconnectées des variations de coûts supportées par les entreprises ».
Vers une stabilité des tarifs
Les négociations commerciales entre les distributeurs et les entreprises de moins de 350 millions d’euros de chiffre d’affaires viennent de s’achever et les premières remontées montrent que les tarifs seraient stables par rapport à 2023, avec des baisses pour certaines entreprises. « Raisonnablement, on peut dire qu’il va y avoir une stabilisation des prix », a déclaré le président de l’Ania, Jean-Philippe André, sur l’antenne de France Inter, le 16 janvier. « Je pense qu’on va arriver à une stabilisation qui devrait se jouer entre 0, 2 et 3 %. Il peut y avoir des baisses pour tous les produits qui ont dans leur composition du blé, de l’huile de colza ou de tournesol. La volaille va continuer à baisser », précise-t-il. Quelques jours avant la fin des négociations, la Feef qui représente exclusivement les PME et ETI, avait, elle aussi, avancé de premiers chiffres montrant une stabilité des tarifs fournisseurs, voire une légère baisse. « Je pense que nous aurons un tiers des prix de l’alimentaire qui baisseront », a estimé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire dans un entretien accordé aux lecteurs de La Voix du Nord. Les négociations entre les distributeurs et les plus grandes entreprises doivent s’achever le 31 janvier.