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Un drive fermier sorti de terre en 12 heures

A Murianette, la Ferme des saisons a procédé à une adaptation imposée par la crise du coronavirus en un temps record pour transformer son magasin fermier en drive.
Un drive fermier sorti de terre en 12 heures

C'est le défi relevé par Elisabeth Perrot, maraîchère à Murianette. En moins de 12 heures, dès mardi 17 mars et suite à l'annonce présidentielle, le drive fermier était prêt à accueillir ses clients.

En effet, trop exigu, le magasin de la Ferme des saisons ne permettait pas de recevoir de public en pleine crise du Covid-19. Les exploitants ont dû être très réactifs.

« Nous avons la chance d'avoir une entrée et une sortie de la ferme », explique Elisabeth Perrot. Le principe est simple : les clients rentrent dans la ferme en voiture, les exploitants leur glissent le petit, moyen ou grand panier qu'ils ont choisi dans le coffre et ils règlent par chèque à la sortie.

 

Petit, moyen ou grand panier de saison, à 10, 20 ou 30 euros (photo Elisabeth Perrot).

 

« C'est un système où les clients se sentent en sécurité et nous aussi. Nous portons des masques et des gants pour les servir. » Dès son lancement, le drive fermier de Murianette a connu un franc succès. Pour pouvoir faire face, les exploitants ont décidé de n'ouvrir que le vendredi et samedi au lieu de quatre jours par semaine. 

 

Les producteurs se sont adaptés en un temps record, mais le manque de main d'œuvre risque freiner l'activité de la ferme (photo Élisabeth Perrot).

 

 

« La clientèle a changé, constate Elisabeth Perrot. Ce ne sont plus des Grenoblois ou des personnes qui travaillent dans le secteur, mais une clientèle de proximité, qui fonctionne avec le bouche-à-oreille. » Tous la félicitent pour son adaptation record. « Les clients sont contents de nous voir et de manger de bons légumes. C'est une relation qui va au-delà de l'alimentaire, presque un soutien moral. »

 

La préparation des paniers dans le respect des règles de sécurité sanitaire (photo Elisabeth Perrot).

 

Mais la maraîchère se demande si elle va tenir longtemps à ce rythme, confrontée à la pénurie de main-d'œuvre. Elle espère un soutien de l'Etat à l'agriculture. « Pour recréer de vrais agriculteurs, capables de nourrir la population. »

Isabelle Doucet