Elevage
Valoriser des chevaux particuliers

Morgane Poulet
-

Eleveur de chevaux de trait à Saint-Jean-de-Bournay, Philippe Lassalle témoigne d’une passion qu’il cultive depuis plus de trente ans.

Valoriser des chevaux particuliers
Philippe Lassalle, entouré de ses chevaux de trait comtois.

Installé à Saint-Jean-de-Bournay depuis plus de trente ans, Philippe Lassalle élève des chevaux de trait de race comtoise. Une passion qui demande du temps, d’autant plus lorsque l’on est double-actif.
 
Une passion
 
Philippe Lassalle explique être double-actif. « J’élève des chevaux de trait et m’occupe également de la reproduction », explique-t-il. « J’ai un étalon pour cela et je fais aussi saillir des juments pour différents propriétaires. »
Double-actif, l’éleveur est chef d’atelier chez Wolkswagen. « Les journées sont très longues car il faut s’occuper des chevaux à 5 heures du matin et partir au travail à 7h30, et c’est pareil le soir, une fois rentré du travail, il faut s’y remettre pour s’occuper des animaux. »
D’autant plus que le débourrage des jeunes chevaux peut s’avérer plus ou moins long, en fonction de l’objectif souhaité, mais aussi du temps passé par semaine pour y parvenir. « Cela peut prendre entre deux mois et un an, voire plus, si le propriétaire souhaite que son cheval soit très polyvalent », explique Philippe Lassalle. Si le but recherché est seulement l’attelage de l’animal, « le dressage est plus court », observe-t-il. Il précise commencer le débourrage lorsque les comtois sont âgés de deux ans. « C’est seulement une fois qu’ils sont bien dans leur tête qu’ils peuvent tout faire, des balades comme des concours d’attelage, et ce n’est qu’à ce moment-là que je vends les mâles pour la reproduction. »
 
Une race polyvalente
 
Philippe Lassalle possède une vingtaine de chevaux de trait. « Je les élève pour la reproduction, mais également pour la viande, l’attelage et les concours », explique-t-il. Cette race, très polyvalente, a de quoi plaire, car en plus d’avoir « un bon caractère », elle peut travailler sur tous les terrains.
Le cheval comtois est en effet réputé pour son endurance ainsi que pour sa résistance, ce qui permet de travailler avec lui dans une variété importante de climats, explique Philippe Lassalle. « Il s’adapte à la montagne comme à la plaine, et on peut donc l’utiliser pour le travail dans les vignes », ajoute-t-il. Et pour lui, le comtois est intéressant pour le « côté écologique » qu’il apporte. « C’est une des facettes qui m’attire et j’avais à cœur de la développer en élevant ces chevaux. » Ces derniers constituent donc un atout fort pour la préservation du sol, car, moins lourd que des engins agricoles, ils le tassent moins.
« Le comtois est aussi agréable parce qu’il a un caractère doux : il peut donc être monté pour des balades, pour des randonnées. »
Une des pratiques que l’éleveur trouve intéressantes est celle du débardage. La force de ce cheval lui permet d’extraire les grumes de terrains trop délicats pour permettre l’intervention d’une machine agricole. « Une chose avantageuse peut aussi être de mettre un comtois au pré avec des vaches, car il va manger ce que ces dernières laissent, ils sont très complémentaires. C’est une pratique qui a surtout lieu dans le Doubs. » Il ne broute effectivement pas la même chose qu’elles, et participe ainsi à un certain équilibre.
« Le concours départemental d’élevage sera surtout pour moi l’occasion de valoriser mes chevaux et le travail fait auprès d’eux », précise Philippe Lassalle.

Morgane Poulet