Musique

« Une bande de copains qui chantent »

« Notre groupe existe depuis 1956, ce n’est pas rien », constate Alain Jallud, secrétaire de l’association musicale Amitié et chansons. Formé à l’origine par une « petite bande de copains » s’étant inspirés des Compagnons de la chanson, le groupe, constitué uniquement de voix d’hommes, perdure et multiplie les représentations.
 
Des intentions communes…
 
Les concerts d’Amitié et chansons reposent avant tout sur la volonté de reverser les bénéfices engendrés à des associations caritatives. « Nous choisissons plutôt des associations en rapport avec la santé », explique Alain Jallud. Et, depuis plusieurs années, la recherche sur le cancer est visée, notamment le centre Léon Bérard, à Lyon, qui s’occupe d’enfants malades.
Mais l’argent est également distribué aux recherches sur la mucoviscidose, sur la myopathie à travers le Téléthon, sur la sclérose en plaque, sur l’autisme et à France Alzheimer.
De nombreuses communes font ainsi appel à eux toute l’année, notamment lorsque l’une d’entre elles organise un téléthon. Parfois, les bénéfices sont également envoyés en guise de soutien à des écoles, comme au Cambodge.
« Nous avons aussi aidé des parents qui avaient monté une association car leur enfant était atteint d’une malformation de l’oreille inopérable ailleurs qu’aux Etats-Unis », ajoute le secrétaire d’Amitié et chansons. La soirée ainsi organisée a permis de boucler leur budget pour qu’ils puissent partir et y rester un mois.
« C’est avant tout ce qui nous motive. Nous ne gagnons pas d’argent pour nous, mais pour les autres. Nous chantons aussi parfois dans les Ehpad, souvent un mercredi après-midi pendant une heure, ou alors lorsque des anniversaires sont organisés. » Et quoi de mieux que des concerts pour réussir à collecter des dons.
 
… Portées par la musique
 
« Nous ne voulons pas être une chorale mais bien un groupe vocal, car ainsi, nous pouvons répéter plus facilement, tout est moins lourd à mettre en place, explique Alain Jallud. Nous voulons vraiment conserver cet esprit de bande de copains qui chantent, qui se font plaisir et qui ne se prennent pas la tête. »
D’autant plus que devenir une chorale les obligerait d’avoir des parties basses et hautes clairement définies et que « chacun ne pourrait pas donner son avis », ajoute-t-il. Même s’il y a un responsable de groupe qui donne des directives et qui n’est volontairement pas appelé « chef de cœur », tous les membres du groupe sont invités à participer.
Concrètement, l’équipe chante de la chanson française « avec une partie copiée sur les Compagnons ». Il y a ainsi une partie soliste, une partie chœur et des accompagnements du chœur lors des parties réservées au soliste, avec des voix basses et hautes.
Le répertoire est ainsi puisé dans la chanson française. « Nous essayons à la fois de garder des chansons qui parlent à un public âgé et d’intégrer des chansons actuelles, comme celles des Frangines, d’Amir ou encore de Claudio Capeo », précise Alain Jallud. Mais il faut aussi que les chansons puissent être chantées en groupe car, la plupart du temps, celles qui sont choisies « sont des chansons de pur soliste, donc il faut qu’elles puissent être harmonisées avec un groupe ». Chacun propose tout de même des chansons qui sont alors essayées avec une bande-son en guise d’accompagnement. Si le rendu ne leur convient pas, d’autres sont choisies.
Et même si la bande-son demande une organisation particulière – il faut obligatoirement suivre la musique, les fioritures ne sont pas permises, les membres du groupe sont heureux de se réunir chaque semaine pour travailler les 28 chansons du répertoire, qui change presque intégralement chaque année.

Morgane Poulet