Expertise végétale

Les bio-agresseurs font de la résistance

Réalisée par des scientifiques de l’Inrae, de l’Anses et du ministère de l’Agriculture, l’expertise nationale du réseau de Réflexion et de recherche sur la résistance aux pesticides permet non seulement d’analyser les risques, mais de proposer également des « mesures de gestion appropriées ». Elle s’appuie pour cela sur des expérimentations et des enquêtes conduites auprès des chambres d’agriculture, des Fredon, des instituts techniques et des interprofessions. Une série de fiches techniques sur les différents phénomènes de résistance sont disponibles ici.

Résistance du carpocapse

En 2020, les effets d’une quinzaine de substances ont été suivis sur une vingtaine de bio-agresseurs. En Auvergne-Rhône-Alpes, à la demande de la filière noix, l’Inra d’Avignon a par exemple travaillé sur une suspicion de résistance du carpocapse (Cydia pomonella) à la carpovirusine et à la lambda-cyhalothrine. De même, à la demande des producteurs de pommes, l’Anses de Lyon s’est intéressé à l’émergence d’une résistance de Venturia inaequalis, champignon responsable de la tavelure, à quatre fongicides (boscalid, captane, dithianon et dodine). La fin des néonicotinoïdes a également déclenché une surveillance du puceron cendré (Dysaphis plantaginea) suspecté de ne plus réagir au flonicamide.

Baisse d'efficacité 

Plus généralement, le réseau confirme la baisse d’efficacité de la pyraclostrobine, du krésoxime-méthyl, de la trifloxystrobine, du pyriméthanil, du cyprodinil et de quatre fongicides de la famille des triazoles pour traiter la tavelure des fruits à pépins. Pour le carpocapse du pommier (et des autres cultures rattachées), le bilan est plus sombre encore : du phosmet aux pyréthrinoïdes en passant le spinosad ou le fénoxycarbe, un grand nombre d’insecticides acaricides présentent des phénomènes de résistance, désormais suspectée également pour l’emamectine benzoate.
 
MB