Si la population régionale a continué d’augmenter de 0,6 % par an entre 2013 et 2018, cette croissance est surtout tirée par l’attractivité des aires urbaines de plus de 200 000 habitants, explique l’Insee Aura dans une étude publiée mi-janvier.

Une population régionale en plus forte hausse dans les grandes aires urbaines.
La croissance démographique s’atténue quand la taille de l’aire urbaine décroît, révèle l’Insee Auvergne-Rhône-Alpes dans une étude publiée le 14 janvier et qui couvre la période 2013-2018. (Crédit : SD)

Dans une étude1 publiée le 14 janvier, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) fait état d’une hausse de la population d’Auvergne-Rhône-Alpes de 0,6 % par an entre 2013 et 2018, soit 47 400 habitants supplémentaires chaque année, contre 0,4 % au niveau national. L’analyse de l’évolution de la population par l’Insee s’appuie sur des données issues du solde naturel (différence entre le nombre des naissances et celui des décès) et du solde migratoire (écart entre le nombre de personnes entrées sur un territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de la période considérée). Une belle dynamique régionale, particulièrement marquée en Haute-Savoie, dans l’Ain et dans le Rhône, avec une progression annuelle de 0,9 % du nombre des habitants. A l’inverse, dans le Cantal et l’Allier, la population diminue sur la période.

Plus forte croissance au-delà de 200 000 habitants

Ce que relève plus précisément l’institut statistique est le rapport entre la taille des aires d’attraction des villes et le dynamisme démographique. L’aire d’attraction d’une ville se définit, indique l’Insee, comme un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi et d’une couronne qui rassemble les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. Ces aires se répartissent en quatre catégories, suivant leur taille : les très grandes aires de 700 000 habitants ou plus ; les grandes aires de 200 000 à 700 000 habitants ; les aires moyennes de 50 000 à 200 000 habitants et les petites aires de moins de 50 000 habitants. « La croissance démographique s’atténue quand la taille de l’aire décroît. Elle est de 0,9 % dans les très grandes aires, 0,7 % dans les grandes, 0,3 % dans les moyennes et 0,2 % dans les petites », révèle ainsi l’étude pour la région Auvergne-Rhône-Alpes. L’essor démographique de la région est donc beaucoup plus fort dans les aires dont la population dépasse les 200 000 habitants. Des disparités existent cependant, avec une aire d’attraction de Genève-Annemasse très dynamique (1,8 %), quand les aires de Grenoble et de Saint-Etienne ont une croissance de 0,2 % de leur population.

Des couronnes encore plus attractives

Si l’augmentation de la population ralentit par rapport à la période 2008-2013, les grandes aires de 200 000 à 700 000 habitants maintiennent une croissance égale sur les deux périodes de référence. Autre fait marquant de cette étude : l’attractivité forte des couronnes par rapport aux pôles avec une croissance respective de 0,8 % contre 0,5 %. « Dans les couronnes des aires de 50 000 habitants et plus, c’est-à-dire des moyennes, grandes et très grandes aires, l’installation de jeunes ménages est un moteur de la croissance démographique. L’excédent des arrivées sur les départs fait croître la population de ces couronnes de plus de 0,4 % chaque année. L’arrivée d’enfants au sein de ces ménages soutient également le solde naturel », détaille l’insee. Au final, sur la région, parmi les aires d’attraction les plus dynamiques démographiquement on retrouve celles en proximité de la Suisse (Annemasse, Morzine, Chambéry, Cluses, Albertville), celle de Lyon, celles de l’Ain (Saint-Didier-sur-Chalaronne, Lagnieu, Belley et Bourg-en-Bresse), celles, plus au Sud, de Crest, Montélimar, Die et Valence, et celle, plus à l’Ouest, de Clermont-Ferrand. 

Sébastien Duperay

1. Cette étude utilise les populations communales, dites « populations municipales légales », issues des recensements de la population en date de référence au 1ᵉʳ janvier 2018, au 1ᵉʳ janvier 2013 et au 1ᵉʳ janvier 2008.