Sortie des palmipèdes sur parcours réduit, autocontrôles moins fréquents : face à la stabilisation de l’épizootie d’influenza aviaire, le ministère de l’Agriculture a allégé certaines mesures de prévention et de surveillance via une instruction technique du 18 avril.
Alors que le dernier cas d’influenza aviaire en élevage remonte au 14 mars, le ministère de l’Agriculture a décidé « d’alléger certains des dispositifs de prévention et de surveillance renforcés », annonce-t-il dans un communiqué le 19 avril. Selon l’instruction technique du 18 avril qui détaille ces mesures, cet assouplissement vise à « permettre à la filière avicole de se rapprocher de son mode de fonctionnement de routine, tout en maintenant une vigilance constante ». Première mesure : dans les zones indemnes, les palmipèdes « pourront être autorisés à sortir en parcours extérieur réduit » (avec ou sans filet) en cas de fortes chaleurs. Cette autorisation sera accordée au niveau départemental si deux conditions sont remplies : une température maximale supérieure à 22 °C pendant trois jours consécutifs, ainsi qu’une « prévision sur sept jours présentant une moyenne des températures maximales journalières supérieure à 18 °C ». Une visite préalable d’un vétérinaire sanitaire et une déclaration à la préfecture sont obligatoires « dans certains cas » : exploitations situées en « zones à risque particulier » (ZRP, zones humides) ou en « zones à risque de diffusion » (ZRD, bassins denses de l’Ouest et du Sud-Ouest), animaux âgés de 42 à 56 jours.
L’Anses propose trois scénarios pour la vaccination
Deuxième mesure annoncée par le ministère le 19 avril : dans les ZCT FS1 des Pays de la Loire, de la Bretagne et des Deux-Sèvres, « la surveillance des palmipèdes est allégée » (prélèvements hebdomadaires au lieu de deux fois par semaine, fin des chiffonnettes d’environnement obligatoires). Pas question de baisser la garde pour autant : « La vigilance de tous les acteurs doit être maintenue », rappelle le ministère de l’Agriculture. Selon le dernier bilan au 16 avril, la France a comptabilisé 315 foyers en élevages en 2022-2023. Le dernier épisode d’envergure (dernier cas le 2 mars) a touché les Côtes-d’Armor, désorganisant durablement la production d’œufs. Le niveau de risque influenza restant au stade « élevé », la mise à l’abri des volailles demeure la règle sur l’ensemble du territoire métropolitain. « Les températures moyennes ne sont pas encore suffisamment élevées actuellement pour éliminer durablement le virus de l’environnement », note l’administration dans son instruction technique. Par ailleurs, « les migrations des oiseaux sauvages se poursuivent ». Même si les mortalités dues à l’influenza dans la faune sauvage « ont fortement diminué en France », elles « restent importantes en Europe ».
Sortie confirmée pour les gallus chair
Par ailleurs, une autre instruction technique du 7 avril, la DGAL (ministère) détaille les mesures de biosécurité renforcées liées au risque d’influenza aviaire, dont les modalités de mise à l’abri des volailles plein air. Ce deuxième texte vient graver dans le marbre des annonces faites en décembre 2022, après la sortie d’un avis de l’Anses. Comme le rappelle l’instruction, la mise à l’abri s’applique sur tout le territoire en cas de risque influenza « élevé ». En cas de risque « modéré », l’obligation de claustration est limitée aux ZRP (toutes volailles) et aux ZRD (palmipèdes de moins de 42 jours). Cette instruction confirme notamment la possibilité de sortie en parcours réduit pour les volailles de chair élevées en plein air (label rouge, bio, etc.) à partir de l’âge de huit semaines entre le 10 avril et le 15 septembre (voir tableau). Justifiée par « des motifs de bien-être animal », cette sortie est possible « sans autorisation préalable ». Une ouverture déjà appliquée sur le terrain.
Des précisions sur les parcours réduits
Enfin, l’administration précise dans ce texte la définition et la taille des parcours réduits. Ceux-ci ne sont pas obligatoirement protégés par des filets. En revanche, ils ne doivent « pas présenter de zones inondées, plans d’eau ou de mares », susceptibles d’attirer les oiseaux sauvages. Ils doivent, « dans la mesure du possible », être situés à plus de 500 m de plans d’eau et cours d’eau. Par ailleurs, les dispositifs d’alimentation et d’abreuvement doivent « être à l’intérieur du ou des bâtiments ». Enfin, la surface des parcours réduits peut être déterminée de deux manières : par « une distance maximale de 30 m entre la limite du parcours et le bâtiment », ou « par une surface de 0,5 m maximum par volaille ». Dans ce deuxième cas, le plafond s’applique à l’ensemble des bâtiments. L’éleveur est libre de « répartir les parcours réduits selon les effectifs détenus au sein de chacun de ses bâtiments » (par exemple s’il possède plusieurs cabanes mobiles).