Élevage
L'EARL des limousines en Matheysine prépare sa relève

Isabelle Brenguier
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La transmission de l’EARL des limousines en Matheysine se prépare très activement. Tout est mis en œuvre pour que la reprise par Valentin Lionet, se fasse dans les meilleures conditions techniques et financières possibles. 

L'EARL des limousines en Matheysine prépare sa relève
Valentin Lionet et Marie-Christine Veyret s'occupent de leurs limousines.

Installés à Monteynard, à 850 mètres d’altitude, sur le plateau matheysin, Marie-Christine Veyret, et son mari, Christophe Lionet, sont propriétaires d’une entreprise de travaux paysagers, la SAS Lionet, et d’une exploitation agricole, l’EARL des limousines en Matheysine. Adeptes du travail bien fait, ils conduisent les deux entités avec soin et rigueur. Il suffit d’arpenter les allées de leurs bâtiments d’élevage pour s’en rendre compte.

Sur le point de transmettre la ferme à leur fils, Valentin, pour l’instant salarié de l’exploitation, ils lui inculquent ces valeurs, en même temps qu’ils enrichissent ses compétences techniques déjà acquises grâce à son BPA TPA (Brevet professionnel agricole en travaux de la production animale) et son BPREA (Brevet professionnel responsable d'entreprise agricole).

Importance des alpages

Leur exploitation de polyculture-élevage n’a pas toujours été comme elle est aujourd’hui. La production historique de chevaux comtois créée en 1996, a laissé sa place à un troupeau de bovins allaitant, d’abord composé de salers et de charolaises, puis de limousines, préférées pour ses facilités de vêlage et la qualité de leur viande.

« Nous avons aussi intégré une hérens qui joue un rôle très utile pour chasser le loup, défendre le troupeau et calmer les bêtes apeurées », précise Valentin Lionet, qui, selon ses parents, a toujours eu la fibre de l’élevage.

Aujourd’hui, grâce à une surface agricole utile de 105 hectares (55 de prairies permanentes, 35 de labourables et 15 de fauche), la famille élève 216 bêtes, dont une petite soixantaine de mères. L’été, ils en emmènent 70 dans l’alpage du Sénépi, dans celui de Villard-Saint-Christophe, et dans un autre au-dessus de Nantes-en-Rattier.

« Notre ferme se partage entre le site de Monteynard et les alpages. Sans eux, nous ne pourrions pas avoir autant de bêtes. Les emmener en altitude nous permet de libérer les surfaces nécessaires pour produire l’alimentation pour l’hiver, et diminuer notre charge de travail », indique Christophe Lionet.

60 mères en perspective

Les vaches sont bien installées. Suite à l’incendie qui a totalement ravagé leur bâtiment en 2008, ils en ont construit un nouveau en bois d’une surface de 900 mètres carrés en 2009, auquel ils ont ajouté un tunnel de 180 mètres carrés en 2012, un bâtiment de stockage de foin et de paille de 450 mètres carrés en 2014 et un autre de 350 mètres carrés pour loger des mères à veaux en 2017.

Valentin ayant fait part de son intention de s’installer, Marie-Christine Veyret et Christophe Lionet ont préparé son arrivée en construisant un bâtiment d’engraissement de 40 places, avec un stockage de 450 mètres carrés, qui comprend un silo pour l’ensilage de maïs et un autre pour l’ensilage d’herbe.

« Aujourd’hui, nous avons entre 57 et 58 mères. Mais avec l’installation de notre fils cette année, nous comptons bien arriver à 60 », précise Marie-Christine Veyret. « Une transmission, cela se prépare. Je réfléchis à celle de mon entreprise de travaux paysagers depuis plusieurs années. Pour la ferme que je considère être une entreprise agricole, c’est pareil. Il faut anticiper. C’est ce que nous faisons depuis six ans », ajoute Christophe Lionet.

Accompagnement maximum

Le couple conduit et gère la ferme de la même façon que la SAS, en privilégiant l’organisation et la rigueur. « Le dimanche, nous faisons le planning de la semaine ensemble en prenant en compte la météo. Et pour la comptabilité, nous réalisons un tableau des entrées et des sorties », indiquent les chefs d’entreprises. Quant aux achats, ils sont réfléchis… et mesurés.

« Nous avons toujours inculqué à Valentin les critères à prendre en compte pour une bonne gestion d’exploitation, lui expliquant qu’on n’achète pas une machine sur un coup de cœur.  On l’achète si on en a besoin. Et si on la trouve d’occasion, c’est encore mieux », affirme Marie-Christine Veyret.

Aujourd’hui, chacun a ses tâches bien définies. Marie-Christine s’occupe de l’administratif, Christophe, des plannings et de la gestion, et Valentin, du troupeau. D’ici peu, celui-ci devrait prendre seul les commandes de l’EARL, mais ses parents préviennent : « Nous l’accompagnerons au maximum ». Pour autant, la piste d’une croissance externe de la ferme et la transformation de l’EARL en Gaec, n’est pas exclue. La famille reste ouverte à toutes les possibilités.

Isabelle Brenguier

Des conditions de travail optimisées
Dans le troupeau de limousines de l'EARL des limousines en Matheysine, les éleveurs ont intégré une hérens pour son rôle de protection vis-à-vis du loup.
Sécurité au travail

Des conditions de travail optimisées

Pour avoir des bâtiments fonctionnels et sécurisés, les propriétaires de l’EARL des limousines en Matheysine procèdent à différents aménagements de contention bovine.

Éleveurs de limousines à Monteynard, au sein de l’EARL des limousines en Matheysine, Marie-Christine Veyret, Valentin et Christophe Lionet, mettent tout en œuvre pour leur bien-être et celui de leurs 200 bêtes. C’est la raison pour laquelle ils ont construit différents bâtiments, chacun adaptés à leurs besoins.

Pour aller plus loin et favoriser leur sécurité – ainsi que celles des différents intervenants qui gravitent au sein de l’exploitation -, ils ont choisi d’améliorer la contention de leurs bêtes. Ils souhaitent avoir un environnement fonctionnel, dans lequel ils pourront évoluer sans avoir besoin de trop de personnel. Cela a été rendu possible grâce à l’appui technique de la MSA. Et grâce au soutien financier d’un PCAE (Plan de compétitivité et d'adaptation des exploitations) et du Plan de filière régional bovin viande. 

Plus de sécurité

Ces améliorations sont faites grâce à l’aménagement d’une plateforme équipée de cornadis, de barrières et de deux portails, leur permettant d’intervenir plus facilement pour faire des soins. Actuellement, ils sont en cours de réflexion pour la réorganisation de leur box de vêlage, dans lequel ils installeront une barrière césarienne. Ils prévoient également de libérer leur tunnel pour le reconditionner en infirmerie. Ils y installeront une cage de contention avec des box d’isolement.

L’EARL des limousines en Matheysine a reçu le Prix de l’excellence agricole et rural organisé par Terre Dauphinoise dans la catégorie « Santé sécurité au travail », décerné par la MSA.

IB