CHAMBRES D’AGRICULTURE
Nouveau nom et nouvelles missions pour l’APCA

Via une ordonnance parue le 21 avril, le gouvernement étoffe les missions de l'APCA. La tête de réseau des chambres d'agriculture pourra s'appuyer sur ce texte pour améliorer les conditions d'emploi des salariés, alors que la réforme du statut ne pourra aboutir faute de temps.

Nouveau nom et nouvelles missions  pour l’APCA
Une ordonnance parue au Journal officiel le 21 avril modifie le nom de l'APCA en « Chambres d'agriculture France ».

Nouvelle étape dans la réforme des chambres d’agriculture : une ordonnance parue au Journal officiel le 21 avril vient étoffer les missions de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) en matière d’animation du réseau. Le texte - qui doit être ratifié par le Parlement avant d’entrer en vigueur - modifie aussi le nom de l’APCA, qui s’appellera « Chambres d’agriculture France ». Ce texte « transforme le rôle de la tête de réseau, mais pas de façon hiérarchique ou coercitive », analyse le président de l’APCA, Sébastien Windsor.
Prévue par la loi Asap du 7 décembre 2020, l’ordonnance fixe une quinzaine de missions à l’APCA. Parmi les nouvelles possibilités ouvertes par le texte, elle pourra développer une offre nationale de services. « Nous allons avancer sur une offre commune pour toute la France », indique Sébastien Windsor, citant notamment les thèmes de « l’information réglementaire ou l’accompagnement de la baisse des produits phytosanitaires ». L’APCA pourra aussi gérer des projets de portée nationale pour le compte du réseau. Selon Sébastien Windsor, elle pourra par exemple « accompagner les chambres notamment en montant des consortiums pour répondre à des appels d’offres européens ou en développant des outils ». Là aussi, les thématiques sont variées : simulation des futures aides Pac, acquisition de références (Écophyto, réseau d’élevages Inosys) voire « pourquoi pas demain, pour structurer une offre de crédit carbone dans l’ensemble du territoire français ». En matière de ressources humaines, l’APCA pourra s’appuyer sur ce nouveau texte pour initier des réformes ponctuelles, alors que la refonte globale du statut des salariés, initialement envisagée, ne pourra aboutir faute de temps.

Salariés : vers une réforme point par point

L’ordonnance parue le 21 avril confie à l’APCA la définition de la politique générale du réseau en matière de gestion des personnels des chambres et d’harmonisation nationale des conditions d’emploi. Grâce à ce texte, « nous allons négocier point par point avec la commission nationale paritaire » pour « améliorer les conditions d’emploi », indique Sébastien Windsor. Parmi les sujets qui devraient selon lui être discutés  : « Favoriser la mobilité entre les chambres, proposer des conditions plus modernes au quotidien comme du télétravail, et une rémunération sur objectifs ». Le but étant de « moderniser nos ressources humaines pour être plus attractifs vis-à-vis des jeunes notamment et conserver les talents. Ces éléments de modernisation sont aussi attendus par le personnel », note le président de l’APCA, qui souhaite « avancer dans le dialogue social pour que tout le monde s’y retrouve ».

Audits et remontée automatique des données

L’ordonnance fournit aussi des outils à l’APCA pour atteindre les cibles fixées par l’État dans le Contrat d’objectifs et de performance conclu en novembre 2021. Elle pourra ainsi adopter des normes communes qui peuvent être assorties d’indicateurs d’activité et de performance. Elle pourra aussi réaliser des traitements sur les données des chambres départementales et régionales (remontée automatique). L’APCA aura enfin la possibilité de mener des audits, à son initiative ou à celle du réseau. Un nouveau cadre qui lui permettra d’instaurer un système d’incitation financière pour les chambres les plus vertueuses. L’ordonnance grave enfin dans le marbre certaines missions comme l’élaboration de la stratégie nationale des chambres, le lancement de projets nationaux ou la gestion du système d’information des chambres. Ce texte arrive après une première ordonnance du 21 janvier qui crée un nouveau modèle d’organisation territoriale.

Y.G.