Vercors music festival
Léonid bat en brèche

Isabelle Doucet
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Le duo grenoblois Léonid montera sur scène pour l’ouverture du Vercors music festival, le vendredi 30 juin, avec sa multitude d’instruments et ses chansons qui piquent.

 Léonid bat en brèche
Le duo grenoblois Léonid. Crédit photo : Sigrid Spinnox-39

Depuis 10 ans, Léonid, le duo joyeusement irrévérencieux de la chanson française, se délecte sur scène.
Les deux cousins isérois – l’un est de Grenoble, l’autre du Trièves -, Fabien Daïan et Rémi D’Avera, ouvriront le Vercors music festival ce vendredi 30 juin à Autrans. Ambiance jubilatoire garantie.
« La chanson sur scène, c’est magnifique, lance Fabien Daïan, auteur et compositeur, qui fut aussi guitariste de Sinsemilia. Tout peut passer, on touche un public très divers et on peut arriver avec un propos très tranché, mais casser des barrières avec le côté romantique de la politique. »
Léonid en concert, c’est une mécanique bien huilée avec des instruments à profusion, des textes ciselés et un côté électro rock bastringue, le tout servi par deux artistes complices. Le public en redemande. Une énergie communicative, de l’humour bien senti qui permet de faire passer des messages.
Car Léonid est un duo engagé. C’est dans ses gènes et il y a du plaisir.
« C’est familial, on a ça dans le sang. Je viens d’une famille très politisée, de culture militante et je revendique cet héritage », confie Fabien Daïan que ses parents avaient surnommé Léonid en clin d’œil au président du Soviet suprême.

Du vent

Il ne faut pas s’y méprendre, les deux hommes jouent dans un bazar bien organisé.
S’ils n’ont produit que deux albums à ce jour, dont le dernier, Du vent, est sorti en 2020, c’est qu’ils ont le goût du travail bien fait.
« Nous sommes de vrais laborieux de l’écriture, de la musique et du travail scénique. Quand on a trouvé un truc, on le bosse énormément. Sur scène, c’est un aboutissement. C’est extrêmement agréable de montrer des choses dont on est content et qui prennent du sens sur scène », explique-t-il.
Pour que tout roule devant le public, il y a des heures de travail derrière. « Les interchansons, c’est là où on se libère, où on laisse place à la repartie. Ce sont des moments de liberté et d’échange avec le public », ajoute le musicien.

Impertinence

Les deux cousins affectionnent les petites salles et le rapport direct avec le public mais se promettent d’aborder le festival avec la même impertinence.
« Nous jouons dans des lieux très divers, comme dans des fermes, auprès de gens qui ne sont pas très sensibles à notre propos. Rien n’est acquis, mais très souvent, les gens sont d’une ouverture incroyable et prêts à recevoir ce que nous apportons de différent. »
Comme cela fait quelque temps que Léonid n’a pas tourné en région grenobloise, les locaux de l’étape sentent une petite pression.
« Il y a beaucoup d’amis et c’est déroutant sur scène parce que nous sommes dans une bulle et soudain on est rattrapé par des regards connus qui nous ramènent à la vie réelle. »
Fabien Daïan ajoute : « C’est un immense bonheur d’aller jouer dans le Vercors. C’est un endroit que l’on connaît bien et l’on fera du mieux que l’on peut, comme d’habitude. »
C’est aussi pour le duo, l’occasion de fêter ses dix ans un peu comme à la maison. Que leur souhaiter pour cet anniversaire ? « Continuer à prendre autant de plaisir à travailler et présenter le plus de spectacles possibles. Que ça continue comme ça ! », aspire Fabien Daïan.
A l’automne, Léonid présentera son nouveau projet. Puriste, il prépare en résidence un spectacle autour des chansons de Renaud de 75 à 85. Ta ta tan.
Isabelle Doucet

Le Vercors music festival, se déroule du 30 juin au 2 juillet à Autrans.
Léonid se produira vendredi 30 juin à 19 heures.