Maires ruraux de l’Isère
Des élus proches des habitants

Isabelle Brenguier
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L’assemblée générale des maires ruraux, tenue le 14 octobre, à Saint-Savin, leur a permis de rappeler l’importance de l’échelon local pour les habitants des territoires. Les élus veulent le défendre.

Des élus proches des habitants
Les élus ruraux ont participé avec enthousiasme aux travaux de l'association des maires ruraux de l'Isère le 14 octobre dernier.

Les maires ruraux de l’Isère étaient réunis en assemblée générale le 14 octobre dernier, à Saint-Savin. Cyrille Madinier, leur président, en a profité pour revenir, sur le propos tenu par la Première ministre, Elisabeth Borne, le 7 octobre dernier, dans lequel elle se félicitait d’avoir renforcé le couple président d’EPCI/préfet.
Pour l’édile, « c’est le couple maire/préfet qui doit être la base du fonctionnement de l’Etat local ». « Nous, les maires ruraux, nous ne supportons plus que les informations ou les consultations soient prioritairement, voire exclusivement, adressées aux présidents d’EPCI. Sans commune, une intercommunalité n'existe pas. Sans maire, un conseil communautaire ne fonctionne pas », a-t-il rappelé. Et d’ajouter : « L’EPCI est nécessaire pour le développement du bassin de vie qu’il représente. Mais il doit rester cet outil indispensable au bénéfice de toutes les communes qu’il représente et de leurs administrés. La Constitution est très claire et doit être respectée. Seule la commune, le département et la région sont des collectivités. Les maires se sont vus priver de nombreuses compétences transférées de manière obligatoire, sans concertation. Ils n’accepteront plus de renoncement à l’autonomie et à la liberté communale ».

Garder nos écoles

Les parlementaires présents ont rebondi. Frédérique Puissat, sénatrice de l’Isère, a acquiescé. « Lorsqu’on est maire rural, on veut mettre en œuvre une politique rurale. Et pour cela, on doit défendre nos budgets, nos compétences. Car on veut construire dans nos villages. On veut garder nos écoles, nos médecins, nos vétérinaires... Et on veut avoir accès au numérique ».
Elle affirme que c’est ce qu’elle cherche à défendre au niveau du Sénat.
Jean Papadopoulo, lui, possède les deux casquettes. Il est maire de Four (commune de 1 600 habitants du nord du département) et président de la Capi (Communauté d’agglomération Portes de l’Isère de plus de 108 000 habitants) et il l’assure : « Chaque commune a sa place dans l’intercommunalité. Un homme ou une femme dispose d’une voix. Plus nous renforcerons nos liens entre maires, plus nous pourrons avancer ».
Quant à Guillaume Gontard, également sénateur de l’Isère, il a déclaré qu’ « il ne faut pas opposer les entités. Une communauté de communes est un assemblage de plusieurs communes ». Devant la gravité de la situation, face aux multiples crises actuelles, il a rappelé que « la commune est là. La commune est toujours là ».
Mais la question de son autonomie financière se pose. « La collectivité ne peut pas pallier systématiquement les services de l’État et être ainsi contrainte financièrement ».
Enfin, la députée Marie-Noëlle Battistel juge que « oui, il y a des spécificités rurales et des spécificités montagnardes. Et oui, elles doivent être prises en compte et faire l’objet d’adaptation au cadre général ».

Charte sur l’élagage

La rencontre fut aussi l’occasion de présenter aux élus la charte signée le soir-même par l’association et Orange.
Mise en œuvre pour une année renouvelable, elle vise à « favoriser l’élagage à proximité des réseaux de télécommunications aériens ».
Pour les deux parties, « cet engagement favorise leur coopération pour améliorer le processus d’élagage dans le territoire, qu’il s’agisse des propriétés privées ou du domaine public des collectivités concernées. Elle a pour objectif de permettre une meilleure information des maires et des secrétariats de mairie en direction de leurs administrés, ou la prise en charge des dossiers complexes en cas de services après-vente (SAV) ».

Et la fibre

Car Karine Chatillon-Hrichi, cheffe de projet élagage et maintenance réseaux chez Orange, le martèle : « L'élagage est à la charge des propriétaires. Orange n’est en aucun cas en mesure d’intervenir. L’objectif de cette charte est donc de mieux informer les maires sur cette obligation – car elle est peu connue -, et de leur mettre à disposition des kits de communication composés d’affiches et de courriers types d’explication aux propriétaires ».
Et elle insiste : « L’absence d’entretien fragilise les réseaux. Il faut savoir que les défauts d’élagage représentent 50 % du SAV de l’entreprise. Mais Orange n’a, ni le droit d’élaguer, ni celui de demander aux propriétaires de le faire. Mais vous, en tant que maires, vous avez ce pouvoir de police. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité ce partenariat », précise-t-elle.
Aujourd’hui, la problématique concerne le réseau cuivre. Mais demain, elle concernera aussi celui de la fibre.

Isabelle Brenguier

Des femmes à (re)connaître
Brigitte Perillé, est la présidente de l’association « Les Egales ». Elle a présenté l'exposition « Femmes remarquables de l’Isère ».
Culture

Des femmes à (re)connaître

La présidente de l’association « Les Egales » a profité de l’assemblée générale des maires ruraux de l’Isère, pour présenter l’exposition « Femmes remarquables de l’Isère ».

L’Association des femmes élues de l’Isère (AFEI) a participé à l’assemblée générale des maires ruraux du Département. Et elle ne s’est pas présentée les mains vides.
Elle est venue accompagnée de Brigitte Perillé, présidente de l’association « Les Egales » et conférencière, elle-même munie de différents portraits (Mademoiselle Agar, Françoise Sagan, Barbara, Joséphine Fesser, Edith Berger, Ninon Vallin, Lucie Baud…) de l’exposition « Femmes remarquables de l’Isère ».

Marquer l’histoire

« Cette exposition est née d’un travail initié par l’AFEI sur la question de la place des femmes en politique. Nous avons constaté que, c’est en empruntant le nom des personnes qui se sont illustrées au cours du temps, pour les attribuer aux rues ou aux équipements, qu’on leur permet de garder une reconnaissance de la société. Nous nous sommes rendus compte que pour moitié, ces noms provenaient de lieux-dits et le reste de personnalités, pour l’essentiel, masculines, puisque, jusqu’à présent, les femmes n’allaient pas à la guerre et n’avaient pas l’occasion de marquer l’histoire. Aujourd’hui, seul 2% des noms de rue sont des noms de femmes. Convaincues qu’elles sont pourtant nombreuses à s’être révélées et à avoir été reconnues par leurs pairs, nous avons voulu, au travers de cette exposition, mettre en lumière plusieurs d’entre elles, de façon à ce qu’elles aussi passent à la postérité », explique Brigitte Perillé.
L’exposition est itinérante, et sur demande, peut être installée, en extérieur, dans les communes.

IB