Eau
Tension hydrique

Morgane Poulet
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Le 23 mars, le Comité départemental de l’eau s’est réuni à Grenoble pour déclencher le passage du premier palier d'alerte sécheresse.

Tension hydrique
De gauche à droite : Denis Roy, de Météo France, Laurent Prévost, préfet de l'Isère, Jérôme Delorme, de l'Office français de la biodiversité, Yves Picoche, de la Direction départementale des territoires.

Le Comité départemental de l’eau s’est réuni à Grenoble le 23 mars afin de dresser un premier tableau de la situation hydrique du département. L’état de vigilance a été signé par le préfet, Laurent Prévost. Il constitue le premier palier d’alerte au regard de la ressource en eau. Concrètement, les utilisateurs d’eau sont appelés à être vigilants quant à sa consommation et à ne pas la gaspiller.
 
Premier palier
 
Le préfet de l’Isère a décidé de placer l’ensemble des bassins versants du Nord-Isère au niveau 1 de vigilance sécheresse. Plus précisément, les « zones d’alerte » du nord du département : Bourbre, Isle-Crémieu, Paladru-Fure, Bièvre-Liers-Valloire, Sanne-Varèze-4 Vallées, Chambaran, Chartreuse-Guiers. Sont également concernées les eaux souterraines de la Molasse miocène Chambaran, de Bièvre-Liers-Valloire et de Sanne-Varèze-4 Vallées.
Si les consommateurs sont tous invités à « faire preuve de civisme dans leur consommation d’eau », précise Yves Picoche, de la Direction départementale des territoires (DTT), des recommandations précises ont été listées. Il s’agit par exemple de fortement restreindre le lavage des véhicules, de reporter son projet de construction ou d’installation de piscine, qu’elle soit enterrée ou hors-sol, de reporter la plantation de jeunes arbres ou arbustes et d’éviter de planter ou de semer des espèces très gourmandes en eau, en pleine terre comme en jardinière.
 
Déficit à craindre
 
L’année 2022 a été marquée par une sécheresse historique dans le département. Les stocks de neige ont été très bas et les précipitations rares, cet hiver, et les mois de janvier et de février 2023 ont été marqués par une absence de pluie. Cela n’a pas permis aux nappes phréatiques de se recharger, car elles ont besoin d’une pluviométrie importante et régulière de septembre à mars.
Pendant cette période, appelée « saison de recharge », le Nord-Isère a été atteint d’un déficit de précipitations de 20 %. Du côté des montagnes iséroises, le niveau des précipitations est quant à lui proche des normales de saison au cours de cette même période, allant de 90 à 110 % selon les zones.
Les pluies de ces dernières semaines ont permis aux eaux superficielles ainsi qu’aux nappes d’accompagnement très réactives de revenir à un niveau presque normal, mais une nouvelle période sans pluie les ferait immédiatement redescendre à des niveaux plus bas que d’habitude.

Morgane Poulet

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