MARAÎCHAGE
Légumes de France mobilisé pour retrouver de la compétitivité

C’est dans le Lot-et-Garonne « terre de conquête et de reconquête », selon l’expression d’Alain Briffeille, président de la FDSEA 47, qu’a eu lieu le 67ème congrès de Légumes de France, les 21 et 22 novembre à Agen.

Légumes de France mobilisé pour retrouver de la compétitivité
Légumes de France a obtenu en 2024 : la reconnaissance de l’agriculture comme métier en tension, la pérennisation du dispositif TO-DE, un nouveau dispositif d’aides à la construction ou à la rénovation des serres. ©iStock

« Depuis un an, il y a eu beaucoup de soubresauts, des promesses, des engagements peu suivis d’effet », a constaté Cyril Pogu, co-président de Légumes de France (LDF), en ouverture des travaux. « La loi d’orientation est en panne, comme la simplification, comme l’harmonisation européenne, a-t-il déploré. Nous avons besoin de retrouver de la compétitivité, le monde agricole ne peut plus attendre. » C’est à retrouver des marges de compétitivité que s’emploie justement le conseil d’administration de Légumes de France. Les quelques 300 congressistes ont pu le constater au moment de la présentation du rapport d’activité. LDF a ainsi obtenu de nombreuses avancées en 2024 : la reconnaissance de l’agriculture comme métier en tension, la pérennisation du dispositif TO-DE, un nouveau dispositif d’aides à la construction ou à la rénovation des serres, le premier depuis très longtemps… Mais il reste aussi beaucoup à faire. 

« L’Europe est une passoire »

« Nous devons coconstruire l’avenir de nos filières », a déclaré Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, venu participer au congrès. « Nous sommes à un moment particulier pour toutes les productions, un moment de mobilisation. Ce que nous vivons n’est pas tenable.  Il y a trop d’incohérences, pas assez de revenu, trop d’importations. L’Europe est une passoire. Nous devons être intraitable. Mais les lignes sont en train de bouger. Prenons acte de cette prise de conscience » », a-t-il poursuivi. Pour preuve de cette évolution, la proposition de loi sur la simplification co-signée par 182 sénateurs. Le texte, qui comprend de nombreuses mesures attendues par les agriculteurs sur l’élevage, sur l’eau, sur les phytosanitaires, devrait être voté par le Sénat avant la fin de l’année. Il faudra ensuite « trouver un créneau pour qu’il passe rapidement à l’Assemblée nationale », a insisté Arnaud Rousseau qui souhaite que ce texte soit définitivement adopté avant le Salon de l’agriculture. 

Onze revendications

Co-président de Légumes de France, Bruno Vila a conclu les travaux par un discours clair avec onze revendications nettes et précises. « La première de nos urgences concerne les produits phytosanitaires. » Bruno Vila a dénoncé « la mise au pilori de la phytopharmacie qui conduit à remplacer la production nationale par de l’importation en provenance de pays moins-disant ». « Nous demandons l’application réelle du ‘‘pas de suppression sans solution’’ », a-t-il insisté. Parmi les autres sujets évoqués, citons la loi Agec sur l’interdiction des emballages plastiques, l’information du consommateur sur l’origine, les relations avec le Maroc, la question de l’eau ou le plan de souveraineté fruits et légumes.

Le message d’Annie Genevard

En déplacement dans le Pas-de-Calais, Annie Genevard a envoyé un message vidéo aux congressistes. Elle a notamment annoncé avoir obtenu des dérogations : 120 jours pour trois molécules indispensables à la protection des endives et des chicorées. La ministre de l’Agriculture a confirmé la pérennisation du dispositif TO-DE. Elle a indiqué qu’il n’y aurait pas de nouveau décret sur l’interdiction des emballages plastiques. Quant aux relations avec le Maroc, le comité de suivi va être relancé. « Le contexte est propice à trouver des solutions concrètes », a-t-elle affirmé. Gageons que ce soit aussi le cas pour l’ensemble des dossiers.

Actuagri