En 2020, pour la première fois, les salariés sont devenus plus nombreux que les exploitants dans les élevages de porcs, selon les chiffres d’Agreste.
Les salariés dans les exploitations porcines sont plus nombreux que les éleveurs exploitants, en 2020, indique le service statistique du ministère de l’Agriculture, Agreste. C’est un moment de « bascule » qui s’explique essentiellement par l’agrandissement des élevages, pour Alexis Pugliese, éleveur dans l’Ain et secrétaire général adjoint de la FNP (éleveurs de porcs, FNSEA). Environ 51,6 % de la main-d’œuvre en porc est désormais salariée, contre 38 % pour l’ensemble de la ferme France. Des salariés qui peuvent être permanents, occasionnels ou saisonniers, voire extérieurs à l’exploitation (employés d’ETA ou de Cuma). En 2020, les 4 880 exploitations porcines spécialisées employaient en moyenne 2,8 salariés permanents. Un niveau qui place le porc au troisième rang des productions les plus gourmandes en main-d’œuvre permanente, derrière l’horticulture (3,8) et les légumes (3,4). Ce développement du salariat est à replacer dans un contexte plus large d’une « chute globale de l’emploi » (salarié ou non) dans les élevages porcins, rappelle Alexis Pugliese. « Il y a besoin de restructurer les formations et de mettre en avant la filière porcine dans les lycées agricoles, estime le syndicaliste. Les formations spécialisées existent un peu en Bretagne, mais elles sont quasi inexistantes dans le reste de la France. »