A Chichilianne, les éleveurs pourront se défendre contre le loup

Loup ou grand canidé ? Cela dépend des points de vue. En tous les cas, le carnage continue à Chichilianne. Les prédateurs maintiennent la pression sur les troupeaux ovins dans le Trièves.
Trois attaques en une semaine, plusieurs dizaines de brebis tuées ou blessées et un maire, Yann Souriau, « prêt à se mettre dans l'illégalité » pour demander aux chasseurs de tirer sur les bêtes qui agressent les troupeaux.
Il dénonce « l'impossibilité administrative d'intervenir au regard de la loi européenne », constate « que les loups se sont adaptés à toutes les mesures de protection » et redoute « l'arrivée de hordes de patous dans le village » avec, d'ici quelques jours, la montée des transhumants. « Des problèmes de randonneurs mordus, j'en gère tout l'été », rappelle-t-il.
Désireux de faire bouger les lignes, Yann Souriau a demandé des tirs de défense lors d'un rendez-vous en préfecture jeudi dernier. « Quels risques je prends, interroge-t-il encore. On se fait déjà bouffer par des loups ! » Il a été entendu par l'administration, qui lui a accordé deux tirs de défense pour les exploitations qui bénéficient de mesures de protection.
« Cela va dans le bons sens, mais nous déplorons que ce ne soit pas des tirs de prélèvement, explique Valérie Séchier, référente loup pour la FDSEA. Mais le quota a été atteint pour la période et il faut attendre le mois de juin pour que des tirs de prélèvement puissent à nouveau être autorisés. Le problème, c'est que les attaques arrivent de plus en plus tôt.»