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Développement

« À Madagascar, nos interventions concernent surtout l’installation de jeunes agriculteurs »

Lundi 15 septembre, l’Afdi Auvergne-Rhône-Alpes a organisé son assemblée générale à Saint-Priest-en-Jarez (Loire). L’occasion, pour Laurent Barras, président de l’association, de faire le point sur les projets en cours en Afrique et les difficultés rencontrées liées à l’instabilité politique de certains pays.

« À Madagascar, nos interventions concernent surtout l’installation de jeunes agriculteurs »
« Nous sommes des paysans qui parlons à d’autres paysans », affirme avec sourire Laurent Barras, évoquant la force de l’Adfi et de ses membres au sein des projets de développement menés en Afrique.

Sur quels projets franco-africains l’association travaille-t-elle ?

Laurent Barras : « Nous travaillons toujours sur des missions historiques au Sénégal et à Madagascar. Au Mali et au Burkina Faso, leur poursuite s’avère malheureusement impossible, à cause de l’instabilité politique de ces pays. En revanche, de nouveaux projets ont vu le jour, comme celui qui a démarré il y a trois ans au sein d’une coopérative de manioc située en Côte d’Ivoire. Nous travaillons également sur la mise en place d’abattoirs et de couvoirs avec l’Union des coopératives avicoles de Côte d’Ivoire. Parallèlement, un autre projet est mené sur la production d’oignons en partenariat avec Limagrain. In fine, l’objectif est de travailler sur la gouvernance des coopératives, tant au niveau juridique, comptable que sur la gestion. À Madagascar, nos interventions concernent surtout l’installation de jeunes agriculteurs. La structure que nous accompagnons travaille beaucoup sur la formation. En 2024, plus de 1 000 agriculteurs ont ainsi été formés, dans l’équivalent de quatre communes rurales, qui correspondent à quatre cantons d’un département en France. »

Quels freins rencontrez-vous ?

L. B. : « À la suite de certains événements politiques qui se sont déroulés au Burkina Faso, les Français ont été un peu poussés vers la sortie. Même si notre association n’a pas la sensation d’avoir été mise dehors, l’État français, qui finance une partie de nos actions, a coupé ces financements. L’argent étant le nerf de la guerre, les moyens financiers nous manquent et le risque de prises d’otages est très dissuasif. Cette situation était similaire pour le Mali, il y a deux ans. Concernant la Côte d’Ivoire, nous attendons que les élections se déroulent. »

Quelle est la plus-value de votre association pour faire avancer les projets malgré ces difficultés ?

L. B. : « Pour résumer, nous sommes plutôt une organisation non gouvernementale (ONG) qui ressemble à une organisation professionnelle agricole (OPA), puisque nos membres sont des anciens agriculteurs ou responsables professionnels agricoles. Nous sommes donc l’une des seules ONG capables d’accompagner le développement de professionnels, à la différence d’autres ONG qui emploient plutôt des techniciens sortis d’écoles. Nous faisons partie de la même catégorie professionnelle que ceux que nous accompagnons et nous nous retrouvons très bien dans ce format. »

Propos recueillis par Léa Rochon