Agence bio : pas de stand au SIA 2026 et flou sur l’avenir
L’Agence bio n’aura pas son propre stand au prochain Salon de l’agriculture. Si elle espère finalement quelques fonds pour sa communication à l’automne, elle déplore le manque de dialogue avec l’exécutif sur son éventuelle reconfiguration.

Pour la première fois en 25 ans, l’Agence bio n’aura pas son propre stand au Salon de l’agriculture, a appris AgraPresse le 5 août. « Oui, pour la première fois, nous n’aurons pas notre stand », confirme Philippe Henry, vice-président de l’agence en tant que représentant de la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab). L’Agence bio n’a pas encore voté son budget 2026, dans un contexte où l’incertitude plane sur son devenir. « Si on nous dit qu’il faut faire des économies, ce n’est pas là qu’on va mettre les quelques sous qui nous restent, d’autant plus qu’on n’a aucune assurance d’exister demain », explique-t-il. En mai, la ministre de l’Agriculture avait annoncé des coupures budgétaires, dont une entaille de 10 millions d’euros dans la dotation du Fonds Avenir bio visant à structurer les filières (qui passe de 18 à 8 M€). Annie Genevard avait aussi annoncé l’annulation du budget communication (5 M€) pour l’année 2025. Une décision sur laquelle son ministère serait prêt à revenir en partie pour financer la deuxième vague de la campagne de communication grand public « C’est bio la France », prévue à l’automne. « On ne sait pas le montant, ni l’ordre de grandeur, mais oui, le ministère s’interroge sur le fait de remettre un peu d’argent sur la campagne de communication », confirme Philippe Henry.
En attendant le PLF
Le sort de l’Agence bio est suspendu à la prochaine loi de finances, selon les professionnels interrogés. « On est dans le flou », lâche Loïc Guines, vice-président de l’agence pour Chambres d’agriculture France. Une option envisagée par le gouvernement est de redistribuer la mission de gestion du fonds Avenir bio à FranceAgriMer et les missions de suivi économique de la filière et communication à l’INAO. Une autre serait de « réinternaliser » les missions dans le ministère de l’Agriculture. Au-delà des déconvenues notamment budgétaires, l’Agence bio regrette l’absence de discussion avec le gouvernement sur les contours d’une éventuelle reconfiguration, alors que ses différentes familles professionnelles ont réussi à cultiver un sens du « consensus ». « Si on travaille à la restructuration de l’Agence bio, qu’on écrive clairement quelles sont les missions, les volontés de l’État, le vrai budget à cinq ans pour avoir une communication de qualité ; quels sont les liens entre les instances qui s’occupent de l’agriculture y compris les qualité ; quels sont les liens entre les instances qui s’occupent de l’agriculture y compris les interprofessions et l’Agence bio ; comment les familles arrivent à avoir ce lieu de consensus dans la gouvernance, est-ce qu’on valide que ce consensus est indispensable et, dans ce cas-là, comment on l’organise… À toutes ces questions-là, on n’a aucune réponse », déplore Bruno Martel, vice-président pour la Coopération agricole.