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Eau

Alerte sécheresse et restriction d'irrigation

Le département de l'Isère a été placé en alerte sécheresse pour les eaux superficielles et souterraines. Les restrictions imposent une baisse de 15% des prélèvements agricoles autorisés pour l'irrigation.
Alerte sécheresse et restriction d'irrigation

Le département de l'Isère a été placé en alerte sécheresse pour les eaux superficielles et souterraines depuis le 18 juillet dernier, suite à la réunion du Comité départemental de l'eau (CDE) (1). Cette décision préfectorale impose la mise en place d'un certain nombre de restrictions, à commencer par une baisse de 15 % des prélèvements agricoles autorisés pour l'irrigation.

« Le département n'avait jamais connu de restriction générale, souligne Frank Doucet, le président de l'Association des irrigants de l'Isère (ADI38). Moins 15%, cela représente 30 heures d'irrigation par semaine, selon un calendrier de plages horaires imposées.» Ces plages horaires autorisées vont du vendredi de midi à 18 heures, puis les samedi et dimanche de 6 heures à 18 heures. Le reste de la semaine, l'irrigation est libre.

Dérogations

« Nous avons obtenu de la part de la DDT une dérogation pour que les irrigants puissent opter pour un arrêt de 30 heures consécutives dans le week-end (du vendredi 12h au samedi 18h), » indique Franck Doucet.Le président de l'ADI a reçu de nombreux appels de gros réseaux d'irrigation pour lesquels il était pénalisant d'arrêter et de redémarrer les pompes trois fois par week-end. « Il faut respecter des procédures de mise en route, il y a des risques de casse et ce sont des manœuvres consommatrices d'énergie », fait-il valoir. 

Les dérogations sont à demander par mail à la DDT ([email protected]) avant le 31 juillet pour les 4, 5 et 6 août. L'arrêté court jusqu'au prochain CDE qui se réunira le 1er août.

La situation est inédite et complexifie la conduite des cultures. « Mais dans l'ensemble, les agriculteurs comprennent, car le niveau des ressources est assez bas. Il faut faire des choix », constate le président de l'ADI38. Toutes les cultures sont concernées : maïs, soja, maïs semence, maraîchage, arboricutlure etc. Les agriculteurs espèrent une inversion météo avec une baisse des températures. En jouant sur le maïs de consommation et le maïs ensilage et compte tenu de l'avancée des cultures,  « la pression pourrait s'estomper », gage le représentant des irrigants. Si les conditions venaient encore à se dégrader, les restrictions pourraient passer à 54 heures, ce qui placerait les irrigants dans une position encore plus délicate. « Jusqu'à 30 heures, nous pouvons nous adapter. Il faut surtout tenir jusqu'au 15 août », ajoute Franck Doucet.

Pas de restriction pour les fleuves et les rivières

La préfecture justifie la prise de l'arrêté « du fait des faibles précipitations cet hiver qui n'ont pas permis la recharge des nappes phréatiques du département. Celles-ci présentent des niveaux très bas pour la saison avec une tendance encore à la baisse. Aucune amélioration n'est constatée depuis ce printemps », indique un communiqué.
En revanche, il n'y a pas de restriction sur les fleuves et les rivières. Ne sont donc pas concernés les réseaux qui pompent dans l'Isère, le Drac, la Romanche et le Rhône.

Isabelle Doucet

Les autres mesures de restriction sont :

- Déclenchement du niveau 1 du plan d'économie d'eau des industriels,
- renforcement du suivi des niveaux des captages et des forages d'eau potable,
- interdiction du lavage des voitures hors stations professionnelles,
- interdiction du remplissage des piscines de plus de 5 m³ à usage privé,
- interdiction de fonctionnement des fontaines publiques en circuit ouvert,
- interdiction d'arrosage des pelouses, des espaces verts publics et privés, des jardins d'agrément, des espaces sportifs de 6h à 20h.
- Les usages non prioritaires de l'eau à partir du réseau d'eau potable peuvent être limités par arrêté municipal.
De manière générale, la préfecture en appelle au sens civique de chacun.

 

(1) Le CDE rassemble les services de l'Etat, Météo-France, les collectivités territoriales ainsi que les représentants des usagers de l'eau