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AFJA

Bientôt des conférences de la souveraineté alimentaire

L’Association française des journalistes de l’agriculture et de l’alimentation (Afja) a remis officiellement ses prix le 4 février au ministère de l’Agriculture. L’occasion pour Annie Genevard de répondre aux questions des journalistes et d’annoncer la mise en place de conférences de la souveraineté alimentaire.

Bientôt des conférences de la souveraineté alimentaire
Annie Genevard a annoncé sa volonté de mettre en place des conférences de la souveraineté alimentaire. ©CS_Actuagri

C’est dans le salon Sully, autour du président, Éric de La Chesnais, et du président du jury, le journaliste et producteur Morad Aït-Habbouche, que la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a remis les trois prix de l’Afja. Le Grand prix, catégorie presse écrite, est revenu à Juliette Guérit (Agra Presse) pour son enquête « Les vétérinaires dans le viseur des investisseurs » publiée le 9 février 2023. Cette enquête de fond révèle l’ampleur de la mainmise grandissante des groupes d’investissement spécialisés dans le rachat de cabinets vétérinaires, un phénomène qui touche à l’indépendance des praticiens, notamment en zone rurale. Le Grand prix, catégorie audiovisuelle, a été décerné à Laura Taouchanov, pour son reportage « En France, les éleveurs laitiers sont inquiets », diffusé sur Radio Française internationale le 11 octobre 2023. Dans ce reportage en terre normande, des éleveurs laitiers proches de la retraite cherchent des repreneurs mais les nouvelles générations boudent, en partie, un métier contraignant. Le Prix Graine d’innovation, a été attribué à Jordan Pouille, pour son dossier « La succession de la banane Cavendish est ouverte » publié par Médiapart le 21 juillet 2023. Mondialement menacé par un champignon résistant, le quatrième aliment le plus consommé et le plus échangé au monde, la banane Cavendish, pourrait disparaître.

Acceptation sociétale

Se prêtant au jeu des questions-réponses, Annie Genevard a annoncé sa volonté de mettre en place des conférences de la souveraineté alimentaire. Dans son esprit, « Il s’agit que les filières co-construisent avec l’État un plan de souveraineté alimentaire pour les dix ans à venir ». Lait, volailles, bovins, ovins, fruits, légumes… Toutes les filières seraient concernées et les évaluations seraient réalisées chaque année, filière par filière, par FranceAgriMer, a-t-elle précisé. L’objectif est de pouvoir reconquérir des parts sur le marché intérieur, sachant qu’aujourd’hui une volaille sur deux et 70 % des fruits consommés en France sont importés. « L’objectif est de pouvoir travailler sur une entrée de gamme de qualité », a-t-elle insisté. La ministre reste cependant consciente que cette reconquête ne se fera pas « d’un claquement de doigts ». Il suffirait pourtant que l’on construise un poulailler par an et par département pendant cinq ans pour parvenir à l’autosuffisance. « Mais il faut faire sauter le verrou de l’acceptation sociétale », a-t-elle tempéré. Annie Genevard a par ailleurs confirmé la pérennité de l’Agence bio. « Elle ne sera pas supprimée. Ni ses financements. » Cependant, elle estime qu’il serait nécessaire de « mieux mettre en synergie tous les acteurs de la filière », afin de réaliser de substantielles économies.

Christophe Soulard