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Crise laitière

« C'est avec les OP que nous travaillons »

Pas de hausse des prix en perspective, dans une interview accordée à France Inter, le porte parole de Lactalis a pourtant défendu l'ouverture du groupe au dialogue.
« C'est avec les OP que nous travaillons »

Dans une interview accordée à France Inter lundi 22 août, Michel Nalet, porte-parole du groupe Lactalis, rappelle que la filière traverse « une crise longue et durable depuis deux ans ».

Si le groupe français, leader mondial, se dit « conscient des difficultés que rencontrent les producteurs », il rétorque que la surproduction laitière, française comme mondiale, « génère de nombreux excédents vendus sur les marchés internationaux à prix bas », ce qui entraîne une baisse de revenus de 20 à 30% chez les producteurs.
Le porte-parole rappelle que ses concurrents européens paient « 210 à 230 euros les 1 000 litres en fonction des pays ».
Quant au « sauvetage de la filière laitière française », Lactalis indique avoir déjà injecté 75 millions d'euros supplémentaires, bien au-delà de ce que prévoient les contrats qui lient désormais l'entreprise et les producteurs.

Irresponsables

Alors que se déroulait une manifestation, devant siège de Lactalis à Laval en Mayenne, pour obtenir hausse des prix, Michel Nalet a réaffirmé la volonté du groupe d'avoir « des réunions de producteurs avec le OP, car c'est avec elles que nous travaillons ».

Qualifiant la FNSEA et la FNPL « d'irresponsables » en raison d'une stigmatisation de leur part dont seul le groupe Lactalis fait l'objet, il laisse cependant la porte ouverte à la discussion.
L'entreprise, coutumière de la non-pulication de ses comptes, a par ailleurs annoncé qu'elle se plierait à la loi Sapin 2. « Le groupe appliquera la loi car il paie ses impôts en France », a déclaré le porte-parole en ajoutant que ce n'est pas cela « qui va résoudre la crise laitière ».

Enfin, Michel Nalet a reconnu « acheter du lait pour les unités positionnées à l'étranger », se défendant cependant d'avoir recours aux marchés internationaux car « le lait est un produit pondéreux, impossible à transporter, car trop cher en coûts de transport ».

 

Ecouter l'entretien sur France Inter

Isabelle Doucet