DNC : le président du GDS de l'Isère ferme sur la conduite à tenir pour éviter la propagation de la maladie
Sébastien Simian, président du GDS (Groupement de défense sanitaire) de l’Isère, à propos de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse des bovins, qui sévit en Savoie et Haute-Savoie depuis le 29 juin.

Comment évolue la propagation de la maladie ?
« Les contaminations continuent en Savoie et Haute-Savoie. Mais pour l’instant, aucun cas n’a été confirmé ailleurs. Toutes les suspicions que nous avons eues en Isère ont été infirmées.
La vaccination est lancée dans la zone réglementée depuis le 18 juillet. Comment avance-t-elle ?
Réalisée par les vétérinaires sanitaires soutenus par des élèves en dernière année d’école, elle avance vite et bien. Le prêt de nombreux matériels de contention par les Cuma et les GDS cantonaux facilite également grandement les opérations. La campagne a d’ailleurs déjà bien commencé aussi en Isère.
Pensez-vous que grâce à elle, il est possible que la maladie soit endiguée et que le département de l’Isère puisse échapper à son arrivée ?
A l’heure d’aujourd’hui, oui, j’y crois.
La question de l’abattage de l’intégralité des lots touchés par les animaux ne fait pas consensus… Que souhaitez-vous dire aux éleveurs isérois ?
Je leur dis qu’avant de dire n’importe quoi sur les réseaux sociaux, il faut connaître la dermatose. Les spécialistes de cette maladie liée aux insectes piqueurs, en lien étroit avec DGAL (Direction générale de l’alimentation) et les DPPP (Direction départementale de protection des populations), n’ont aucun doute. Quand une bête est touchée dans un troupeau, elle en contamine 15 à 20 par jour. Les discours tenus par certains syndicats sur ce sujet sont inacceptables et honteux. Cela n’aide personne. Cela ne soutient pas non plus les éleveurs concernés. Les règlements européens (1) qui ont été pris, s’appuient sur les conclusions de la communauté scientifique, il faut les respecter. Actuellement, en matière d’agriculture, tout le monde a un avis sur tout, et tout le monde le donne partout. Cela n’aide pas le monde agricole, cela le divise. Il n’a pas besoin de cela.
Y a-t-il d’autres messages que vous souhaitez leur faire passer ?
J’invite les éleveurs à se rendre régulièrement sur le site du GDS, de la préfecture de l’Isère ou à suivre la lettre d’informations de la DDT (Direction départementale des territoires) et non à suivre les réseaux sociaux sur lesquels circulent tant de fake news. Je leur demande également de respecter scrupuleusement les règles en vigueur en matière de circulation des animaux. Même si cela est très difficile. Sinon, cela coûtera très cher aux éleveurs qui ne le feront pas et qui se feront prendre. C’est en respectant toutes les règles prises et en restant soudés que nous lutterons efficacement contre la maladie. Depuis la FCO qui a gravement touché les élevages ovins et bovins isérois, nous ressentons une sensibilisation plus importante des éleveurs à la problématique sanitaire, nous espérons que cela va durer. C’est extrêmement important ».
Propos recueillis par Isabelle Brenguier
(1) Ce sont eux qui prescrivent le dépeuplement de l’ensemble des troupeaux infectés et l’instauration de zones réglementées autour des foyers (une zone de protection de 20 km et une zone de surveillance de 20 à 50 km) afin d’éviter que cette maladie ne s’installe et ne se dissémine.