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Col du Glandon : le loup, la motion et les parlementaires

les États généraux du pastoralisme et du loup de l'Arc Alpin qui se sont déroulés lundi 18 août au col du Glandon ont donné matière à la rédaction d'une motion adressée aux ministres concernés par le dossier. De nombreux parlementaires se sont exprimés.
Col du Glandon : le loup, la motion et les parlementaires

A l'issue des Etats généraux du pastoralisme et du loup de l'Arc Alpin, qui se sont déroulés lundi 18 août au col du Glandon, un texte a été adressé aux ministres de l'Agriculture et de l'Environnement. Voici le contenu intégral de cette motion rédigée par les six maires des communes de Saint-Colomban-des-Villards, Saint-Alban-des-Villards, Allemont, Vaujany, Saint-Sorlin-d'Arves et Saint-Jean-d'Arves.

Laurent Garde, directeur adjoint du Cerpam et cinq des six élus des trois vallées du col du Glandon initiateurs des Etats généraux : Alain Ginies, Yves Genevois, Pascal Sibue, Robert Balmain et Jacqueline Dupenloup.

 

De nombreux parlementaires avaient effectué le déplacement jusqu'au col, entre Isère et Savoie, apportant leur soutien aux éleveurs , aux bergers et aux élus locaux.

 

Béatrice Santais, députée de Savoie

« Nous avons une bagarre à mener »

« Pour la première fois dans ce pays la question du loup est envisagée de façon un peu ferme par la nouvelle ministre de l'Environnement. Ce qui n'est pas facile du point de vue de ses "alliés" et demande beaucoup de courage. Nous avons l'intention, avec Marie-Noëlle Battistel, de continuer à mettre la pression sur ce dossier. Concernant la Convention de Berne et la Directive habitat, il s'agit d'un travail parlementaire qui prend du temps et complexe, notamment au regard de nos collègues européens qui ne voient pas les choses de la même façon que nous. Nous avons une bagarre à mener pour modifier les textes dans notre pays. Nous devons être plus pragmatiques pour permettre les tirs et éliminer le loup au bon moment et non pas prendre une décision quand cela n'a plus d'intérêt. »

 

Marie-Noëlle Battistel, députée de l'Isère

« Des solutions concrètes »

« Je suis venue pour entendre les éleveurs », a déclaré Marie-Noëlle Battistel, députée de l'Isère. Reconnaissant que « le plan loup ne peut pas s'appliquer en l'état », la parlementaire était à l'écoute « de solutions concrètes pour organiser des choses sur le terrain afin que le plan loup soit efficace ». Elle souligne : « nous sommes nombreux au Parlement conscients de la problématique loup » et assure « continuer à mettre la pression sur la ministre (de l'Envrionnement, Ségolène Royal) » car « le loup ne doit pas nuire à l'acitvité humaine ». Pour Marie-Noëlle Battistel, « la règlementation est trop lente et trop rigide ». La députée a également proposé « d'agir sur la question des indemnisations au Parlement car la base forfaitaire n'est pas forcément appropriée. »

Marie-Noëlle Battistel, députée de l'Isère.

 

 

Hervé Gaymard, député de Savoie et président du conseil général

« Ne pas hésiter à tuer le loup »

« La donne commence à changer. Le loup est un sujet universel et cette journée contribue à le faire connaître » a lancé l'ancien ministre de l'Agriculture, soucieux de faire savoir  « ce qui se passe et ce que vivent les éleveurs dans les zones de montagne ». Il soulgine les coûts budgétaires engendrés par la question du loup et surtout « la remise en cause du pastoralisme ». Pour le député, il importe donc de modifier les textes de la Directive habitat et de la Convention de Berne, « ce qui ne sera pas facile », ajoute-t-il. A court terme, la seule réponse à donner aux éleveurs est « de lutter efficacement contre le loup en le faisant reculer. Il faut aller plus rapidement et plus fort et ne pas hésiter à tuer le loup ».

Hervé Gaymard, député de Savoie et président du conseil général.

 

 

 

André Vairetto, suppléant au sénateur de Savoie Thierry Repentin

« Le coût ne sera bientôt plus supportable »

« L'opinion publique évolue. Nous sommes passés d'une vision positive du loup à une opinion plus controversée car le loup progresse dans son aire de colonisation et son coût ne sera bientôt plus supportable. Il s'élevait à 10 millions d'euros en 2011 sans compter les 20% payés par les éleveurs pour les mesures de protection. Mais il y a eu des évolutions au niveau du monde politique. Le plan loup 2013-2017 présente quelques avancées positives, comme l'augmentation du nombre de loups prélevés passant de 24 à 36 ou le tir de défense renforcé qui permet de faire appel à des dizaines de chasseurs ou encore les tirs de prèlèvements, même s'ils ne sont pas satisfaisants. » L'ex-sénateur a rappelé l'existence d'un arrêté du 5 août 2014 pris par Stéphane Le Foll et Ségolène Royal et paru au JO du 14 août qui « autorise l'expériementation de tirs de prélèvements à l'occasion de battues de grands gibier, de chasse à l'approche ou à l'affût, à la condition que les dommages dus au loup soient constatés que les mesures prises soient inefficaces. »

 

Pour la paix des moutons au Col du Glandon.

Propos recueillis par Isabelle Doucet

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