Conjoncture difficile pour la filière viande blanche

La situation reste difficile dans le secteur de la volaille, malgré les efforts de la filière française pour reconquérir le marché intérieur et le recul du prix des matières premières destinés à l'alimentation animale. Les abattages de dinde et de poulet sont en retrait et les achats des ménages français en viandes de volailles faiblissent depuis le début de l'année. Côté commerce extérieur, les exportations de volailles, et notamment de poulet, affichent un recul sensible alors que les importations ont légèrement augmenté. Les prix payés aux producteurs de lapins sont aussi en repli malgré la diminution de l'offre ; les achats des ménages français continuent de s'effriter. Dans le secteur de l'œuf, le niveau de production reste élevé et sera difficile à gérer en cas de reprise de la production européenne et d'essoufflement des débouchés.
L'embargo russe a pour le moment peu d'impact sur la filière volailles. La Russie tend en effet à l'autosuffisance et les exportations vers ce pays ne représentent plus que 7 % des volumes exportés par l'UE et la France en 2013.
Décrochage
La filière porcine européenne et française est pénalisée par l'embargo russe, même si la baisse des abattages et la forte demande asiatique ont en partie compensé la fermeture de ce marché au cours du premier semestre. En France, les prix payés au producteur ont décroché depuis l'été sous l'effet d'une météo peu favorable à la consommation de grillades. Le phénomène s'est amplifié à la rentrée avec la hausse saisonnière de la production et des prix entrée abattoir en baisse de 0,40 €/kg par rapport à l'an dernier. Les inquiétudes restent fortes pour la seconde partie de campagne, alors que les cours du porc sont habituellement soutenus à l'automne par l'exportation.
Le débouché russe reste en effet un débouché important pour la France (10 % de ses exportations de viandes congelées mais surtout de pièces grasses pour une valeur de 100 millions d'euros). Mais de fait, l'Union européenne et la France ne pouvaient déjà plus exporter vers la Russie depuis février 2014 en raison de la suspension du certificat sanitaire de l'Union européenne suite à des cas de peste porcine découverts dans des populations de sangliers polonaises et baltes.
Les services de l'État sont mobilisés pour lever l'embargo sanitaire au plus vite et accompagner l'interprofession porcine pour développer de nouveaux débouchés, notamment en Afrique du Sud, Corée, Chine et Taïwan.
Source : France Agrimer