Marché du maïs : les Etats-Unis reviennent sur le devant de la scène

Les ventes de maïs US à l'export ont dépassé les prévisions du département américain de l'agriculture (USDA), soit 41,3 Mt. Une prévision corrigée mercredi dernier par une hausse des exports américains à 44,45 Mt. Les Etats-Unis retrouvent ainsi la place de leader après une campagne 2012/13 marquée par la sécheresse et des exports en baisse (18,6 Mt). Les exportations américaines auront toutefois été perturbées par les refus d'importation du maïs OGM MIR162 par les Chinois. A ce jour, ce sont 1,45 Mt de maïs (grains et sous-produits) en provenance des Etats-Unis que la Chine a refusées. Si aucun accord n'a encore été conclu entre ces deux pays, la Chine consent désormais à importer du maïs brésilien. Par cette autorisation d'importation, l'Empire du milieu, grand importateur de céréales, souhaite limiter sa dépendance envers les Etats-Unis.
Le Brésil devrait quant à lui réaliser une production de 72 Mt selon l'USDA (soit +2Mt par rapport aux estimations du mois dernier) alors que le CONAB table sur une production de 75 Mt.
En Argentine, après une fin de semaine pluvieuse, les chantiers de récolte reprennent et atteignent 16,5 % des surfaces.

Dégradation des blés d'hiver américains

Le premier « Crop Progress » américain de l'année, publié la semaine dernière, relaye que seulement 35% des blés d'hiver américains sont jugés bons à excellents : c'est le taux le plus bas depuis 12ans. Ces dégradations, éléments de soutien aux prix des céréales, pourront s'accentuer si les pluies ne font pas prochainement leurs retours sur les plaines américaines. Dans l'ensemble, l'année s'annonce plutôt tardive.

Europe : peu de visibilité sur la campagne ukrainienne 2014/15

Dans son dernier rapport (du 09 Avril), l'USDA prévoit un niveau d'importation record sur l'UE-28, soit 12 Mt (+1Mt). L'Ukraine qui a réalisé une année exceptionnelle en termes d'export devrait ralentir le rythme dès le mois prochain. Pour la campagne 2014/15, les prévisions de production sont moins ambitieuses. Premièrement, la baisse des prix de vente a limité les trésoreries des exploitations et deuxièmement, la dévaluation de la grivna qui se poursuit pénalise les producteurs. Par conséquent, les analystes anticipent une baisse de la production ukrainienne, mais entre les fluctuations de surfaces, la baisse du potentiel liée aux économies d'intrants et les conditions sèches sur le Sud-Ouest de l'Ukraine, les fourchettes d'estimations sont larges.

France : les FAB français en retrait par rapport à l'an dernier

Les échanges restent calmes dans l'ensemble. Le maïs français s'échange via le Rhin, mais n'intéresse pas preneur au-delà des Pyrénées. Au-delà de la concurrence à l'export, le débouché « alimentation animale » marque le pas. La consommation de céréales par les fabricants français d'aliments du bétail (FAB) est en retrait, en corrélation avec les baisses des volumes de production des filières dindes et porcs.
Les semis se poursuivent et devraient s'accélérer dans les prochains jours.

Source : Lettre économique hebdomadaire de l'association générale des producteurs de maïs