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Céréales

Conjoncture internationale du mois de mai

Avancement des récoltes outre-Atlantique, incertitudes en Ukraine et faible compétitivité du maïs français.
Conjoncture internationale du mois de mai

Monde : les opérateurs confiants suite à l'avancement des semis US

Au cours de la semaine 19, les producteurs américains ont rattrapé le retard engrangé jusqu'ici sur les semis de maïs. Début mai, l'USDA estimait à 59% le niveau de surfaces semées, contre 28% une semaine auparavant. Les semis se sont poursuivis cette semaine avec notamment des conditions favorables sur le Nord et l'Ouest de la Corn Belt qui constituaient les zones les moins avancées. Cette progression a permis de combler le retard, avec un taux d'avancement qui dépasse désormais la moyenne quinquennale de 58%. L'USDA devrait actualiser
l'avancement avec un chiffre proche de 75 % dans son bulletin « Crop Progress » de ce soir. Ces éléments confortent le potentiel de production américain et pèsent, de fait, sur les cours à Chicago. Cette tendance devrait se maintenir dans l'attente d'un éventuel aléa climatique sur les US. L'Argentine est quant à elle toujours sous les pluies. Les récoltes avancent lentement puisqu'elles n'ont progressé que de 2,8 % en une semaine. 30 % des surfaces de maïs sont désormais récoltées, soit un retard de l'ordre de 16 % par rapport à l'an dernier. 

Europe : l'Ukraine sera-t-elle au rendez-vous en 2014/15 ?

En Ukraine, les semis touchent à leur fin et les récentes pluies permettent une bonne implantation des cultures. En revanche, sur le Sud de la Russie, la sécheresse persiste. Le rythme des exports au départ de ces deux pays s'est réduit, principalement du fait des baisses de disponibilité. Compte tenu du contexte géopolitique, les acheteurs repoussent leurs engagements sur les contrats 2014 au départ de l'Ukraine. Etant donné que la quasi-totalité (97%) des exports de céréales ukrainiennes se fait via la mer et pour moitié au départ de la région d'Odessa, les acheteurs s'interrogent sur l'évolution de la crise et d'éventuelles perturbations des exports Mer Noire pour la prochaine campagne. Les perspectives de production sur l'Ukraine et par conséquent du disponible exportable restent difficiles à évaluer à ce jour. Les craintes dominent et contribuent au soutien des prix. Les pressions russes sur les livraisons de gaz alimentent les inquiétudes pour la campagne de séchage 2014/15. Dans son rapport du mois de mai, Stratégie grains révise les importations pays-tiers à la hausse sur l'UE-28 pour la campagne 2013/14. Ces dernières sont attendues à hauteur de 13,4 Mt (+0,5 Mt), dont 64% proviennent de l'Ukraine. Sur la campagne 2014/15, Stratégie grains prévoit une production européenne en augmentation de 1,4 Mt par rapport à la campagne 2013/14, soit 65,9 Mt. En Serbie, des inondations, suite aux débordements de la Sava et du Danube, touchent actuellement le Sud-Ouest de la Voïvodine, zone de production de maïs grain et de maïs semence.

France : un bilan lourd

Les derniers semis sont en cours. Les implantations sont bonnes dans l'ensemble avec toutefois des conditions sèches sur le Nord-Est. Si le prix du maïs a décroché à Chicago, les maïs français n'ont pas répercuté la tendance. Pourtant, ces derniers ne sont toujours pas compétitifs à l'export et le besoin de libérer les unités de stockages à l'aube de la récolte de blé commence à se faire sentir. Le dernier bilan de FranceAgriMer fait état d'un stock de report de 2,98 Mt, résultant notamment d'une baisse des exports UE à 4,6 Mt, bien en deçà de la moyenne de ces dernières années (5,7 Mt).

 

Source : Lettre économique hebdomadaire de l'association générale des producteurs de maïs