Conseil agricole : Bruxelles congestionnée par les tracteurs et des syndicats européens déçus

A l'occasion de la manifestation européenne du 7 septembre à Bruxelles, la police belge, qui s'était déployée en force, a compté quelque 7 000 manifestants et plus de 1 400 tracteurs, qui ont congestionné pendant toute la journée des grands axes de la capitale belge en particulier dans le quartier Schuman, qui abrite le siège de la Commission et du Conseil européen. En fin de journée, alors que les derniers tracteurs reprenaient la route de leurs fermes, le rond-point Schuman portait les stigmates du mécontentement paysan: un sol détrempé par les jets de canon à eau de la police, du mobilier urbain et des plantations d'ornement incendiés par les manifestants, achevant de se consumer. Quelques arbres déracinés, des poubelles arrachées... Une vache en plastique bleu et frappée des étoiles jaunes du drapeau européen, grandeur nature, pendait corde au cou du haut d'un bulldozer. Entre les manifestants et les bâtiments du Conseil, des dizaines de policiers belges, renforcés exceptionnellement par des collègues néerlandais, attendaient, bouclier au bras, le départ des derniers protestataires. Pendant plusieurs heures, les forces de l'ordre ont encaissé des jets de projectiles divers: bouteilles, pétards et fusées, oeufs ou pavés... Quatre policiers ont été blessés, dont un a été hospitalisé, selon la télévision. Peu avant la fin du rassemblement, la police a eu recours à un usage intensif de gaz lacrymogène.
Le Copa-Cogeca et la FNSEA trouvent la Commission «loin du compte»
Le principal syndicat européen d'agriculteurs, le Copa-Cogeca, a regretté, le 7 septembre, une proposition «bien loin du compte» de la Commission européenne pour venir en aide aux secteurs en difficulté du lait et du porc. «Il est clair qu'un paquet d'aides de 500 millions d'euros est bien loin du compte pour indemniser les agriculteurs de la perte de leur principal marché à l'exportation, la Russie, qui vaut 5,5 milliards d'euros par an», a déclaré dans un communiqué le secrétaire-général du Copa-Cogeca, Pekka Pesonen. «Les agriculteurs européens paient le prix de la politique internationale. Les prix sont inférieurs aux coûts de production dans de nombreux pays et le revenu des agriculteurs la moitié du niveau moyen», a ajouté M. Pesonen. «Il n'y a eu aucune réponse aux revendications, notamment sur l'embargo russe, que quelques aides. Je considère qu'il y a une forme de mépris», de la part des commissaires «qui ne sont plus dans la vraie vie», a déclaré Xavier Beulin, président de la FNSEA, présent à la manifestation à Bruxelles.
La Confédération paysanne dénonce le «mépris» de l'UE pour les agriculteurs
Dans un communiqué le 7 septembre, la Confédération paysanne estime que le Conseil des ministres de l'agriculture «n'a rien fait pour les paysans» et que l'Union européenne déclare ainsi «son mépris pour les paysans». Au contraire, estime la Conf', le Conseil a «osé se servir de la détresse des éleveurs pour aller encore plus loin dans le libéralisme, pour accélérer encore la disparition des paysans». Pour le syndicat, «la maîtrise attendue par des milliers de manifestants présents devant le Conseil européen n'a même pas été portée par Stéphane Le Foll. Même le relèvement du prix d'intervention a été balayé sous prétexte de compétitivité ! Seules les avances d'aides PAC pourront donner un peu d'air aux éleveurs».
Source : Agrafil