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FNB : De nombreuses batailles pour la rentrée

Mercredi 3 septembre, le conseil fédéral de la fédération nationale bovine (FNB) s’est réuni en Lozère pour la deuxième édition de son conseil décentralisé. L’occasion pour les élus d’échanger autour des enjeux importants de la rentrée : politique agricole commune, dossiers sanitaires, Europe.

FNB : De nombreuses batailles pour la rentrée
Le conseil fédéral de la FNB s'est réuni en Lozère le 3 septembre.

Le 3 septembre, les élus de la fédération nationale bovine (FNB) se sont réunis loin de Paris, en Lozère, pour un conseil fédéral décentralisé. Et le menu des débats, sans surprise, s’est avéré très riche. En effet, la réunion a permis de dresser un état des lieux complet de la filière bovine marquée par une décapitalisation accélérée (environ 200 000 animaux en moins) et des pertes liées au sanitaire. Compte tenu de loffre plus réduite en animaux, on constate une baisse des exportations de bovins denviron 2 % depuis le début dannée par rapport à la même période de 2024, avec une diminution plus marquée pour les femelles (-5 %) que pour les mâles (-1 %). La demande reste forte en bovins finis et maigres. Les défis liés au renouvellement des générations pour la filière élevage ont engagé de longs débats entre les participants. Les coûts de production demeurent, par ailleurs, encore élevés et la nécessité de donner une perspective durable de rémunération aux éleveurs encore plus prégnante.

La prochaine PAC en négociation

La future Politique agricole commune (Pac) 2028-2034 a évidemment été évoquée. Les négociations ont commencé entre les pays européens quand la commission européenne à présenter les premières grandes lignes de son texte. Si rien, n’est pour le moment, acté, cette réforme prévoit une nouvelle organisation du budget avec une fusion des deux piliers traditionnels en un seul plan de partenariat national et régional. Le budget global de l’UE augmenterait de près de 10 %, mais la part agricole serait en diminution. « Il y a un gros point noir sur cette Pac, cest le budget, a lancé Patrick Bénézit, président de la FNB. Et moins 20 %, cest quand même très compliqué. En revanche, sur les lignes et les priorités de Bruxelles, il y a des points sur lesquels nous avons été écoutés. Cest la première fois que, par exemple, le couplage nest pas attaqué, voire revalorisé », a-t-il tenu à souligner tout en rappelant que la bataille « ne fait que commencer ».

« Une trahison française » sur le Mercosur

Autre sujet européen crispant : le Mercosur. « Le Mercosur a été ressuscité ce matin par les commissaires européens, a noté ce dernier (lire par ailleurs). On a réagi immédiatement parce queffectivement, ils ont annoncé que le processus de ratification commençait, mais ils ont surtout annoncé que laccord était scindé, ce qui veut dire que la France a accepté d’abandonner son droit de véto. Nous pensons que la France nous trahit, puisque cette annonce va à lencontre de ce qui a été affirmé jusquici », a détaillé le président de la FNB, très remonté. Pour ce dernier, cette annonce ne peut dire que deux choses : « Soit la Commission a pris la décision de scinder sans avoir demandé son avis à la France, et ils doivent intervenir pour contester le fait que laccord soit scindé, soit la France a finalement donné son aval, et ça, cest une trahison pour les éleveurs ». Loin d’abandonner le combat, la FNB soutient aussi l’action qui va être portée auprès de la Cour européenne de justice, « de manière à vérifier la légalité de la procédure de ratification parce que nous pensons que chaque État membre doit pouvoir ratifier ou non cet accord ». « Il faut que la France soit courageuse pour aller au combat, ce quelle apparemment na pas fait », a-t-il ajouté, désabusé.

Crises sanitaires

Sur le plan sanitaire, la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et ses conséquences actuelles suscitent l’inquiétude au regard des impacts de la maladie et sa contagiosité. La stratégie nationale mise en place par les pouvoirs publics, conforme aux dispositions européennes, est fondée sur les avis scientifiques et l’expérience des pays qui ont eu à l’affronter précédemment. « Je voudrais vraiment remercier les éleveurs de Savoie, qui ont fait quand même un sacré boulot pour contenir et endiguer la maladie. Sils navaient pas joué le jeu, la maladie serait sans doute beaucoup plus étendue aujourdhui. Ils ont fait un boulot de dingue », a souligné Michel Joly, élu référent du dossier sanitaire à la FNB. La fièvre catarrhale ovine (FCO), quant à elle, continue de faire des dégâts sur le territoire national, touchant particulièrement l’ouest de la France. La vaccination demeure importante ont rappelé en substance les participants.

Marion Ghibaudo