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Soja

De nouvelles perspectives pour la culture du soja ?

Entre demande forte et systèmes de production innovants, le soja non OGM bénéficie d'un contexte très favorable, tant sur le plan mondial que local.
De nouvelles perspectives pour la culture du soja ?

Des perspectives favorables s'offrent à la culture du soja, qui vise la double performance économique et agronomique, avec en ligne de mire des opportunités dans la nouvelle Pac. « Les marchés sont là, aussi bien sur le plan mondial que local », a souligné Bernard de Verneuil, le président du Cetiom (Centre technique interprofessionnel des oléagineux et du chanvre), le 4 mars lors d'un colloque à Toulouse organisé avec l'Onidol (interprofession des oléagineux). « Les politiques ont emboîté le pas, via un plan protéines. Un autre signe vient des agriculteurs, par des systèmes de production innovants. » Le contexte de marché apparaît favorable, avec des prix élevés pour le soja non OGM, dopés par l'émergence d'une demande chinoise en tourteaux. « La prime non OGM est passée de 3 % en 2000 à plus de 15 % l'an dernier, pour atteindre 80 à 100 euros/tonne », a signalé Françoise Labalette, de l'Onidol.

Double performance

Le colloque, intitulé « Le soja, un atout pour nos territoires », a permis aux acteurs de la filière de faire le point sur un contexte en pleine évolution. A notamment été mise en avant la possibilité de cultiver la « double performance » notamment en matière de réduction d'intrants. Pour Vincent Lecomte (Cetiom), il y a « besoin d'accompagner le soja », une production encore petite en France avec 42 000 ha en 2013 (4 300 ha en Rhône-Alpes, dont 1200 en Isère - chiffres Agreste 2012). « De nouvelles opportunités existent dans le cadre de la Pac », a insisté Nathalie Gosselet (Fop), relayant les demandes syndicales qui portent notamment sur une répartition à parts égales des 151 M d'euros d'aides couplées pour la production de protéines végétales entre éleveurs et cultivateurs.

Récolte en baisse au Brésil

Rappelons pour mémoire que les caprices de la météo sont en train de compromettre la récolte de soja du Brésil, qui comptait cette année dépasser les États-Unis et devenir le premier producteur mondial du secteur. Dans l'État du Mato Grosso, première région de production, « il y a beaucoup de problèmes de champs inondés, de sol saturé d'eau, de grains germant dans les gousses et de lots de grains avariés », annonce le cabinet d'analyse AGRural, qui estime que 39 % de la surface de soja du pays a été moissonnée. Dans le sud du pays, c'est au contraire la sécheresse qui affecte la productivité. Les aléas climatiques ont poussé le cabinet Safras & Mercado à diminuer de 6,2 % son estimation de récolte nationale. Annoncé le 28 février, ce chiffre n'a pas été sans incidence sur les cours du soja qui, ce jour-là, ont clôturé à leur plus haut niveau depuis juillet, dopés par ces inquiétudes sur la récolte brésilienne.