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Dépression

Dépression et travail, les liaisons dangereuses

Pour sa 10ème édition, la Journée européenne de la dépression se délocalise dans dix villes de France. A Grenoble, le public est invité à participer à une série de présentations et de débats sur le thème de « Dépression et travail » les 22 et 23 octobre.
Dépression et travail, les liaisons dangereuses

Stress, détresse, anxiété, troubles de l'humeur, fatigue chronique... Derrière ces maux apparemment bénins peuvent se nicher des symptômes de dépression. Exploitants, employeurs, salariés, tout le monde peut être touché. Mais, dans le milieu agricole et rural, rares ceux qui prennent au sérieux ces « petits bobos » de l'âme. C'est pour apprendre à les connaître, les traiter et à les assumer socialement qu'est organisée chaque année la journée européenne de la dépression. A Grenoble, le grand public est invité à prendre part aux rencontres et aux débats qui auront lieu les 22 et 23 octobre. Coordonnés par la clinique universitaire de psychiatrie, avec le soutien du CHU de Grenoble et la structure de recherche « Santé Société », ces rendez-vous ont pour thématique la dépression dans le monde du travail.

La journée européenne se décline en deux temps. Le mardi 22 octobre, l'équipe du professeur Bougerol (CHU de Grenoble) présentera les aspects médicaux de la dépression et des troubles de l'humeur de 14 h 30 à 17 h. Seront évoqués les symptômes, les traitements actuels, la manière d'aborder la question avec les proches, ainsi que la dépression de la personne âgée. Une visite des locaux de recherche sur la dépression (pavillon de neurologie RdC bas) conclura ce premier rendez-vous. Le lendemain, le pavillon de Bonne accueillera dès 10 h une conférence grand public, suivie d'un film et d'un débat sur le thème de « dépression et travail ». « Nous souhaitons nous adresser à un public le plus large possible, annonce le professeur Bougerol. Les problèmes plus particuliers concernant le monde agricole et rural trouveront certainement des éléments de réponse au cours des ces deux après-midi. Il est en effet prévu de laisser une large part aux questions des participants, ce qui permettra également d'aborder tous les sujets souhaités. » Et de faire prendre conscience que la dépression n'est pas une fatalité.

Marianne Boilève

 

Le suicide, 3ème cause de décès chez les agriculteurs exploitants

Une étude publiée le 10 octobre par l'Institut de veille sanitaire vient de conclure à un « excès de suicide parmi les travailleurs du monde agricole » à partir de 2008. Cette tendance est notamment « marquée chez les hommes dans les secteurs d'élevage bovins ». L'étude ne précise pas les causes de ces suicides, mais souligne que « cela coïncide avec la temporalité des problèmes financiers rencontrés durant la période ». De façon plus générale, une enquête de la MSA avait montré il y a quelques années que le stress chez les agriculteurs était principalement dû à quatre types de facteurs : les facteurs économiques (baisse de revenus, difficultés financières...), sociétaux (regard porté sur certaines pratiques agricoles, contraintes bureaucratiques, Pac, mondialisation, dépendance accrue aux instances européennes,), individuels (âge, sexe, histoire personnelle...) et facteurs interindividuels (relation dans la famille, sur le lieu de travail, conflits, ambiguïté de rôle...).
MB