Des actions concrètes autour d'une relation montagne-vallée
Quels sont été les éléments marquants de l'année 2015 ?
Nous avons reçu la visite des rapporteurs de la Fédération nationale des parcs naturels régionaux et du Conseil national de protection de la nature en octobre 2015, puis nous avons été auditionnés à Paris au mois de novembre pour défendre le projet de PNR. En février 2016, nous avons obtenu un avis favorable du préfet de région, qui a validé la préfiguration du parc, ce qui nous permet d'engager les travaux de rédaction de la future charte.
Mais entre-temps, il y a eu des élections avec de nouveaux exécutifs. Le comité de pilotage pour la préfiguration du parc va se mettre en place en juin et nous rencontrons les nouveaux élus du département et de la région pour leur présenter notre vision du dossier.
L'Espace Belledonne porte bien d'autres projets ?
Nous nous sommes mobilisés pour répondre à différents appels à projet. Si bien que l'Espace Belledonne porte le Projet agro-environnemental et climatique (PAEC) dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle Pac, mais aussi le deuxième Plan pastoral territorial et le troisième programme européen Leader. Il s'agit d'un gros travail de structuration qui rassemble tous les acteurs en lien avec les problématiques de la montagne. Nous sommes soucieux de veiller à la concordance des programmes.
Quels sont les projets développés par ces programmes ?
Au titre du PAEC, plus de 3 800 hectares sont déjà engagés sur Belledonne (Isère et Savoie), dans le cadre des mesures agroenvironnementale et climatiques (MAEC), ce qui représente une enveloppe de 975 000 euros sur 5 ans. En 2016, l'objectif est d'engager 1 000 hectares supplémentaires pour une enveloppe de 395 000 euros. Les exploitations concernées sont situées en zones prioritaires et ciblées selon des enjeux environnementaux. Il est intéressant de souligner la démarche des agriculteurs de Murianette qui ont demandé à leur commune d'adhérer à l'Espace Belledonne afin de pouvoir bénéficier du PAEC.
Le Plan pastoral territorial portera quant à lui, sur l'aménagement des espaces pastoraux, des points d'eau, de l'habitat des bergers et plus globalement sur l'appui à l'ensemble de la filière.
Vous travaillez étroitement avec l'Adabel ?
Oui, et notamment à travers le programme Leader qui suppose une approche plus collective. Il permet d'apporter un soutien aux projets portés par l'Adabel, qui est un partenaire important car il fédère le monde agricole. Adossé à la dynamique de préfiguration du parc, il se traduit par des actions concrètes autour d'une relation montagne-vallée. Parmi ses objectifs, on peut citer la gestion partagée des ressources naturelles, notamment autour de la question du foncier agricole et forestier. C'est aussi la valorisation des produits et des pratiques agricoles en renforçant les pratiques collectives économiquement viables, humainement vivables, respectueuses de l'environnement et garante d'un cadre de vie. Les veillées en Belledonne, l'itinéraire de Haute traversée de Belledonne ou le projet Agrifaune de préservation du tétras-lyre s'inscrivent dans cette dynamique et favorisent la synergie entre les acteurs. Ce sont des projets ascendants, qui partent du territoire, qui structurent et mobilisent l'ensemble des acteurs.
Quelle est votre approche de la gestion du loup ?
Nous avons plusieurs axes de travail. Nous accompagnons la commune de Saint-Colomban-les-Villards qui va organiser cette année les Rencontres européennes du loup, le 19 août prochain en amont de la fête de l'Echo des montagnes au col du Glandon.
Notre position n'est pas de dire « haro sur le loup », mais de travailler avec tous les acteurs pour comprendre comment ça se passe et comment on peut gérer le loup. Nous souhaitons dépassionner le débat. Mais il y a une forte attente politique en région.
