« C'est une vache qui possède d'énormes qualités. Une bête comme celle-ci, nous n'en avions jamais eu dans le troupeau. Dès sa première sortie, elle s'est distinguée au concours général à Paris. Aulogie est une vache spéciale, qui nous a fait connaître les podiums des plus grands championnats », reconnaît Guillaume Noël-Baron, éleveur à Gillonnay, en présentant une montbéliarde femelle en 6ème lactation. Deux bêtes étaient pressenties à l'EARL du Ternan, une a été retenue. La sélection rhônalpine est sévère. Seulement 12 élevages régionaux représenteront la race au concours général de Paris à la fin du mois, qui n'admet qu'une quarantaine de montbéliardes. Les prim'hosltein sont bien plus nombreuses à participer au concours, mais il n'y aura que huit élevages de Rhône-Alpes et un seul représentant de l'Isère. C'est d'ailleurs Guillaume Noël-Baron qui se charge de toute la logistique des races laitières. Tout le monde a rendez-vous ce jeudi à Confrançon, dans l'Ain. Alors, durant cette dernière semaine de préparatifs, c'était un peu l'effervescence dans les élevages sélectionnés. « Je suis souvent monté en tant que visiteur, confie Guillaume Noël-Baron, et depuis 2008, toutes les années pour le concours, dont six fois avec Aulogie ». La championne est aujourd'hui bien rodée. Tondue, lavée, bichonnée, elle est prête à parader. Comme pratiquement tous les ans, montbéliardes et prim'holstein ne resteront que cinq jours à Paris, cédant la place aux autres races pour la dernière partie du salon.

« Les pépites agricoles »

Pour les villardes en revanche, c'est dix jours sur place car elles sont en présentation. Si le Vercors a pris pour habitude d'installer son stand dans le hall 1 des animaux, c'est parce que le territoire a toujours su tirer parti de « ses pépites agricoles » que sont le bleu et la villarde. « Ce sont des marques fortes d'identification du territoire », rappelle Jean-Luc Langlois, chargé de mission agriculture au Parc naturel régional du Vercors. C'est ainsi que l'institution consacre 45 000 euros au salon de l'agriculture, ciblé comme le meilleur vecteur médiatique. « A travers le salon, peu à peu, les exploitants prennent conscience du potentiel de communication qu'offre la villarde. Elle représente une entrée en relation avec les visiteurs et les touristes. Il est bon d'avoir une ou deux vaches de la race villard-de-lans dans son troupeau », constate Jean-Luc Langlois.

« Montrer ce que l'on sait fabriquer »

Pour la première fois, le Vercors accueille Martin Torres, qui a lancé sa micro brasserie Biercors à Autrans en 2009. « Depuis le temps que je voyais des articles de presse sur le parc du Vercors suite au salon de l'agriculture, je me suis dit qu'il fallait les contacter. Je suis content qu'ils aient accepté de me recevoir une journée ». Avec sa production bio et locale, il participe également au concours général où il présente cinq bières « et avec le bon espoir de récolter une médaille ». Il fait ça « pour le plaisir » et « parce que c'est l'occasion de monter ce que l'on sait fabriquer dans le Vercors ». Aujourd'hui, le brasseur, fort de plusieurs années de production, est sûr de la qualité de son breuvage.

Signataire de la charte Rhône-Alpes bio, il s'approvisionne en matières premières au plus près de chez lui. Le malt clair bio vient d'Ardèche, mais il se fournit encore en malts spécifiques dans les grandes malteries. Le houblon est made in Vercors, comme la plus grande partie de plantes aromatiques qu'il utilise pour ses bières et ses boissons sans alcool. Martin Torres produit 400 hl de bière et 120 hl de limonade. Il espère développer cette gamme de boissons sans alcool, limonades et jus de pomme pétillant bio, et doubler ses productions. Son projet est aussi agricole puisque Martin Torres a acquis 1,7 hectare de terres bio où il cultive déjà ses plantes aromatiques, mais souhaiterait se diversifier en maraîchage. « Ce serait un projet cohérent d'associer la brasserie et la production agricole » estime-t-il. Pour l'heure, il sait que les bières locales ont le vent en poupe. « Il se monte plus de 80 brasseries artisanales par an et il y en a déjà 120 en Rhône-Alpes », rappelle-t-il. Brasseur-ambassadeur de l'Isère au salon de l'agriculture, il profitera de son séjour parisien pour visiter les stands des Brasseurs de France (stand 22A072) et de la région Rhône-Alpes (stand 3B036).

Isabelle Doucet

Au programme dans le Hall 1 :
Samedi 21 février :
10ème finale nationale des Ovinpiades des jeunes bergers (ring bovin)
Dimanche 22 :
A partir de 14 heures : concours race montbéliarde
A 17 heures : remise du trophée du meilleur pointeur en race montbéliarde
Lundi 23 :
A partir de 11 heures : concours race prim'holstein
Mardi 24 :
A 10 heures : concours race simmental
15h : concours mouton vendéen (ring ovins)
Mercredi 25 :
A 10h30 : concours race tarentaise
A 12 heures : concours race abondance
Jeudi 26 :
9h : concours mouton charollais (ring ovins)
14h : Trophée national des lycées agricoles
Vendredi 27 :
13h30 : Trophée national des lycées agricoles
La villarde sera présentée : le 22 février à 13h30, le 23 à 13h30 et le 28 à 15h (avec la Ligue d'improvisation de l'Isère)
Les races alpines réunies seront présentées : le 22 et le 23 à 12h30, le 27 à 9h30
Races locales à petits effectifs : le 23 à 10h30, le 26 à 12h30

Stand du Vercors (Hall 1M068) :
Lundi 23 : dégustation des limonades et bières Biercors
Mardi 24 et mercredi 25 : démonstration de fabrication de bleu
Samedi 28 : démonstration de presse d'huile de noix en partenariat avec Le Grand séchoir

Ils seront sur place :

Voir aussi l'article de Terre dauphinoise sur le SIMA :

- Moyne-Picard accompagne le marché du matériel forestier