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SANTÉ

Déserts médicaux : 151 zones prioritaires

Yannick Neuder, ministre de la Santé et de l'Accès aux soins, a dévoilé la cartographie des 151 zones qui vont bénéficier, dès le mois de septembre, du soutien de médecins généralistes. 

Déserts médicaux : 151 zones prioritaires
Cartographie des 151 zones prioritaires qui vont bénéficier, dès le mois de septembre, du soutien de médecins généralistes.

« Trop souvent, l’accès aux soins pour les Français se heurte à des délais inacceptables, à des distances infranchissables, à des découragements silencieux. Cette réalité, je l’ai vécue comme médecin, je veux la résoudre aujourd’hui comme ministre. Pour les Français, la santé ne peut plus être un parcours du combattant. Elle doit redevenir pour eux, grâce à nos soignants, un parcours de confiance », a déclaré Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins, en présentant la carte des zones prioritaires en matière d’accès aux soins. En tout, ce sont 151 intercommunalités qui ont été identifiées par les services du ministère de la Santé. C’est dans le Cantal, fin avril, que le gouvernement avait lancé son Plan de lutte contre les déserts médicaux. Il entendait « aller vite » pour mettre fin à une situation jugée « inacceptable » et redonner de l’attractivité aux territoires ruraux. Toutes les régions, à l’exception notable de l’Île-de-France, de La Réunion et de la Martinique, sont concernées, à plus ou moins grande échelle. Les inégalités sont d’ailleurs importantes entre les territoires et le gouvernement s’est attaché à ce que d’aucuns appellent « la diagonale du vide », partant du Sud-Ouest pour aller vers le Nord-Est, des Landes et du Tarn-et-Garonne à la Haute-Marne en passant par la Creuse et la Nièvre, notamment. En 2023, la densité moyenne nationale était de 147 médecins généralistes pour 100 000 habitants, dont plus de la moitié (57 %) exerçaient en libéral1. Parmi les départements les mieux dotés, on retrouve les Hautes-Alpes (291), Paris intra‑muros (234), les Pyrénées‑Atlantiques (206). A contrario, les densités les plus faibles (moins de 100 praticiens pour 100 000 hab) se situent en Eure-et-Loir, dans le Cher, l’Eure, la Seine-Saint-Denis, etc. Le ministre a reconnu, lui-même, que cette première mesure « n’allait pas résoudre l’ensemble des problèmes » liés au manque de personnels soignants.

Pénurie de médecins 

Le défi qui attend aujourd’hui le gouvernement est de trouver des volontaires pour se rendre sur place, dans les maisons de santé ou les cabinets médicaux. Inciter les médecins à consacrer deux jours par mois pour prodiguer des soins dans ce que les experts appellent les « zones non denses » est une gageure. À ce stade, le gouvernement n’a pas encore déterminé les incitations financières prévues. Tout juste le ministre a-t-il concédé qu’une indemnisation s’ajoutera à la rémunération des actes et des consultations réalisés. En cas de refus, des sanctions financières sont également prévues. « Tout le monde est concerné : généralistes et spécialistes », précise-t-on de source gouvernementale.

Les syndicats de médecins sont très réticents sur le dispositif mis en place. Déjà en avril dernier, après l’annonce du Plan, les médecins s’étaient mis en grève pendant deux jours (28-29 avril). Ils estiment que ce plan ne résout pas le problème de fond qui est la pénurie de médecins et que ce Plan contrevient en partie à la liberté d’installation qui « doit rester la règle ». A contrario, le gouvernement estime que ce nouveau dispositif va permettre de préparer le terrain, « les lieux où vont pouvoir s'installer 3 700 docteurs juniors, des médecins nouveaux qui « n'arriveront qu'en novembre 2026 ». Cette première étape devrait profiter à environ 2,5 millions de personnes. En 2024, 87 % du territoire national a été classés en désert médical et 11 % des Français (6 millions) ont déclaré ne pas avoir de médecin traitant. 

1 - https://urlr.me/5kfNXB

Christophe Soulard

Yannick Neuder

Yannick Neuder
Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins.