Embargo russe : Bruxelles va prendre de nouvelles mesures pour les fruits et légumes

La Commission européenne va présenter dès le début de cette semaine des mesures de stabilisations des marchés pour plusieurs fruits et légumes en difficulté, a-t-elle annoncé par communiqué, suite à une réunion avec les Etats membres au sujet de l'embargo russe sur les produits agroalimentaires, le 14 août à Bruxelles. Concombres, choux-fleurs, poivrons, champignons et tomates pourraient être concernés. La Commission étudie également des mesures pour les productions animales, et va mettre en place un mécanisme de surveillance des marchés qui prévoit des réunions hebdomadaires avec les États membres. Le dispositif, qui peut être financé par le fonds de réserve de plus de 420 millions d'euros dont dispose l'UE pour faire face à des crises sur les marchés agricoles, prévoit d'accroître le volume des produits pouvant être retirés des marchés et d'indemniser les producteurs à hauteur de 50%. « Je suis prêt à proposer des mesures tant qu'elles seront nécessaires. Les producteurs européens peuvent être rassurés. Nous suivons tous les secteurs et tous les marchés et si des risques importants surviennent, je vais agir », a prévenu le Commissaire européen à l'Agriculture, Dacian Ciolos. Cette réunion a montré une « convergence d'analyse » entre les Etats membres et la Commission européenne, et une « volonté d'apporter des solutions rapides », se félicite le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, dans un communiqué du 14 août. Un Conseil des ministres de l'agriculture sera organisé sur cette question autour du 5 septembre.
Camions bloqués
Selon la FNSEA, la Russie a bloqué des camions dès vendredi 8 août. Des cargaisons de fruits et légumes ont été refoulées à la frontière russe, le lendemain de l'annonce de l'embargo sur les produits alimentaires européens, affirment des représentants de la FNSEA, le 14 août à Agrapresse. « Des conteneurs qui devaient partir ont été bloqués, des camions sont revenus », explique Luc Barbier, président de la Fédération nationale des producteurs de fruits. « On voit déjà les conséquences sur les marchés, qui s'alourdissent sur les champignons, la tomate, la pomme et le choux », constate-t-il. Xavier Beulin, président de la FNSEA, « salue la réactivité » des pouvoirs publics, tant au niveau français qu'européen. Il demande aux consommateurs français de « privilégier le patriotisme alimentaire » et les achats de proximité. Selon lui, les pouvoirs publics et les filières doivent essayer « de capter des marchés sur les pays tiers, même si ce ne sera pas facile ».