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ALIMENTATION ANIMALE

Fourrages : un bilan 2025 contrasté

L’année 2025 se révèle globalement favorable pour la pousse de l’herbe en région Auvergne-Rhône-Alpes, malgré un démarrage tardif au printemps. Mickaël Coquard, conseiller au sein de Rhône Conseil Élevage et animateur du groupe fourrage régional à la Fidocl, dresse un bilan plutôt positif pour l’herbe et plus contrasté pour le maïs, dans un contexte marqué par les aléas climatiques.

Fourrages : un bilan 2025 contrasté
Les premières coupes d'herbe se sont étalées entre fin avril et début juin.

« La sortie d’hiver a été tardive, avec un mois d’avril frais et humide, ce qui a freiné le démarrage de la pousse de l’herbe », explique Mickaël Coquard. Mais dès la mi-avril, la croissance de l’herbe s’est enclenchée dans de bonnes conditions : le printemps a été favorable à la pousse, avec des fenêtres météo régulières permettant des récoltes bien conduites. « Nous n’avons pas eu de gros volumes, mais les rendements sont dans la moyenne, et la qualité, elle, est au rendez-vous, ce qui a également entraîné une bonne production laitière », souligne le conseiller. Les premières coupes se sont étalées entre fin avril et début juin selon l’altitude, avec une météo relativement clémente. Le mois de juin a permis des seconds cycles de pousse. « Même en montagne, les deuxièmes coupes se sont bien passées, parfois avec de bons volumes. Sur certaines zones de plaine, nous sommes même déjà à la troisième coupe mi-juillet. » Les sécheresses du mois de juin ont cependant ralenti la croissance, les orages n’ont pas suffi à reverdir complètement les espaces. Les éleveurs ont ainsi dû assurer les manquements avec de la complémentation, notamment en élevage laitier.

Des rendements hétérogènes en maïs

Du côté du maïs, la situation est plus ambivalente : si les semis se sont déroulés dans des conditions correctes, la sécheresse de mi-juin à mi-juillet a fortement impacté la croissance. « Les parcelles irriguées s’en sortent mieux, mais elles restent minoritaires. L’absence de pluie a pénalisé le potentiel de rendement, même si les orages de juillet ont redonné un peu d’espoir dans certains secteurs. » Ainsi, les récoltes s’annoncent très étalées cette année, avec des ensilages précoces sur certaines zones, notamment en plaine, et davantage tardives en altitude. « Nous serons très certainement en dessous de la moyenne des dix dernières années en matière de rendement », estime Mickael Coquard. Face à cette variabilité climatique, les éleveurs adaptent leurs stratégies. « L’on observe de nouvelles réflexions sur l’utilisation de l’herbe, notamment dans les zones de plaine. Certains revoient leurs périodes et modes de pâturage pour sécuriser l’autonomie fourragère. »

 

Charlotte Bayon