Gaec du Thicaud : autonomie, rentabilité et temps pour soi

Du semis de l'herbe à la vente des fromages, ils font tout eux-mêmes. Et trouvent encore du temps pour eux. Cet équilibre entre travail et temps libre, qui est un casse-tête pour nombre d'agriculteurs, relève de l'ordinaire au Gaec du Thicaud. « Nous avons une quantité de travail raisonnable », reconnaîtGuillaume Sieurin, l'un des neuf associés du Gaec. Comme ses collègues, Guillaume apprécie de pouvoir prendre quatre semaines de congé et un week-end sur deux sans fragiliser pour autant la structure. Car la ferme, qui trouve son équilibre dans la recherche d'un maximum d'autonomie; tourne bien. Les coûts de production sont maîtrisés, les produits correctement valorisés. D'où un revenu convenable sans être mirobolant : 1500 à 2000 euros mensuels par associé selon les années. « C'est une histoire d'équipe et d'organisation », explique Guillaume.
Répartition des tâches
Le jeune éleveur sait de quoi il parle : dans la ferme, chacun fait sa part tout en exerçant une responsabilité bien précise. Il y a ceux qui sont en charge des cultures, ceux qui s'occupent de la traite et des animaux, ceux qui transforment (produits laitiers, charcuterie…) et ceux qui entretiennent la ferme. « Il y a une diversité de métiers suffisamment grande pour que chacun puisse se faire plaisir. » Cette répartition des tâches permet de faire tourner une belle exploitation composée de 45 vaches laitères, une trentaine de porcs à l'engraissement, une fromagerie, une charcuterie et de produire du bois déchiqueté. Pour la commercialisation, chacun a son tour de rôle pour assurer la vente ou les livraisons (70% en vente directe, le reste étant écoulé via des magasins bio, épiceries, restaurants et plateformes d'approvisionnement de type Manger bio d'ici). Pour les « gros chantiers » de type fenaison ou bâtiment en autoconstruction, là encore, le nombre fait la force : « Comme il y a beacoup de monde disponible, nous sommes efficace rapidement. Pour les foins par exemple, nous avons souvent fini avant les autres. Et c'est autant de temps gagné pour la suite… »
Tout cela ne s'organise pas sur un claquement de doigt. Les neuf associés réalisent tout un travail de planification, à chacun de s'organiser ensuite pour remplir sa mission. « Le secret des secrets, c'est que nous mangeons ensemble deux fois par semaine, livre Guillaume. Pendant le repas, toujours très bon, nous discutons des sujets légers autour d'un petit coup de rouge. Le reste est discuté au cours d'un temps de réunion après le repas. Comme nous sommes nombreux et que nous nous entendons tous bien, les petits différents entre deux personnes peuvent rapidement être résolus.»
MB